Crime contre l'humanité.(source DLP N°149-année 1994)
Affaire Boudarel-juillet 1994.
Communiqué du Comité d'entente des Anciens d'Indochine.
L'ancien Ministre Jean-Jacques Beucler,lui même ancien prisonnier des Viets en Indochine,avait au cours d'un colloque au Sénat,rendu publique la présence de Georges
Boudarel,comme Commissaire Politique au Camp 113,ou furent exterminés de nombreux prisonniers français.
L'Association Nationale des Prisonniers d'Indochine (L'ANAPI) ne pouvant alors"ester en justice"avait dû s'associer à la plainte avec constitution de partie civile
déposée par un de ses membres,Monsieur Sobanski,ancien prisonnier du Camp 113,contre Georges BOUDAREL,qui avait bénéficié d'un non lieu.
Un arrêt de la Chambre Criminelle de la Cour de Cassation avait confirmé ce non lieu au motif que les crimes contre l'humanité ne pouvaient être poursuivis en
France qui si ils avaient été commis en Europe au cours de la dernière guerre et uniquement au profit des puissances de l'Axe.
A la suite de ce non lieu, BOUDAREL avait porté plainte contre SOBANSKY,l'ANAPI et leurs complices(les anciens prisonniers d'Indochine,témoins dans la plainte
initiale),pour dénonciation calomnieuse.
Ce dossier a été confié à Monsieur GETTI,Premier Juge d'Instruction à Paris,qui a lancé une commission rogatoire en vue d'établir la vérité des faits qui s'étaient
produits au Camp 113 alors que Georges BOUDAREL y exerçait ses fonctions politiques.
Monsieur GETTI a communiqué les résultats de cette CR aussi bien à Monsieur BOUDAREL qu'à Monsieur SOBANSKY et au Général de SESMAISONS,Président de l'ANAPI,le 30
juin 1994.
Il a aussi procédé à la mise en examen pour dénonciation calomnieuse du Générak SESMAISONS,cependant que Monsieur SOBANSKY avait été mis sous régime de témoin
assisté.
Les associations d'anciens d'Indochine se sont déclarées solidaires de Monsieur SOBANSKY et du Général de SESMAISONS car à leurs yeux,les faits dénoncés par ceux-ci
étaient bien rééls.Ces mêmes associations se sont indignées du fait que Georges BOUDAREL ait osé poursuivre en justice ses anciennes victimes,rappelant que dans le Camp 113,alors qu'il exerçait
ses fonctions,la mortalité par malnutrition et mauvais traitements avait été supérieure à celle des camps nazis,qui sont déja considérés comme la honte de l'humanité.
Le Comité d'Entente des Anciens d'Indochine.
ANAPI.
Histoire de camp-113
En ce qui concerne le camp 113,il faut éviter tout malentendu-les camps de prisonniers changeaient souvent de lieu et d'appellation.
Pour ma part,je suis arrivé début octobre 1951 au" premier camp 113"situé près du village de "Nam Nahm",à 25 km à l'ouest du kilomètre 32 de la RC2(60km au sud de
la frontière de Chine,30km sud-ouest de Bac.Giang).
Ce camp était abandonné et son cimetière contenait des tombes inconnues.Nous reconstruisimes les paillottes et il nous fallut évidemment agrandir aussotôt le
cimetière,où nous enterrâmes de nombreux camarades.C'est là que nous accueillîmes les prisonniers de la première bataille de NGHA-LO(novembre 51)et des combats du pays THAÏ. Au nombre de
ceux-ci,se trouvait le Sergent FILLEUL qui ne fut jamais libéré et connut très bien BOUDAREL,et bien d'autres qui y moururent:les lieutenants TRUCHOT,LE ROCH,et RENOUX,l'Adjudant CREPELLIERE
etc....
Je l'ai quitté vers le 15 janvier 1952.En novembre de la même année,ce camp était devenu totalement insalubre.En effet les cimetières débordaient de cadavres
inhumés en surface car les prisonniers fossoyeurs étaient épuisés.Les grosses pluies d'automne déterraient les corps,ce qui polluait les ruisseaux.Les rats pullulaient et
s'attaquaient même aux mourants à l'infirmerie.Il a fallu évacuer ce camp pour des raisons sanitaires.(Témoignage de mon ami le Major TURELIER arrivé au premier 113 au printemps 52).
Alors on reconstruisit 30 kilomètres plus à l'est,au nord de VINT-THUY,non loin de la RC2 un nouveau camp 113 près de LANG-KIEU-C'est là que sévit BOUDAREL et
souffrirent SOBANSKY et ses camarades capturés à la deuxième bataille de NGHA-LO(novembre 1952) et combien d'autres:L'Adjudant Thomas CAPITAINE,le lieutenant JEANTELOT,le médecin-lieutenant PEROT
etc....
Général Yves de SESMAISONS.