Un different subsiste entre la FNACA et differentes associations sur la date de l'arrêt des hostilités en Algérie.Ils se trompent de combat, commente Jean-Claude Fagot, vice-président départemental de la FNACA, en première ligne sur cette question. Ceux qui sont contre le 19-Mars et ce qu'il représente confondent tout, l'armée républicaine et l'armée de l'OAS… Bien sûr qu'il y a eu encore des atrocités après cette date, mais on n'arrête pas une guerre comme une voiture ! En tout cas, beaucoup de maires et d'élus défendent cette date de commémoration ».
Retour en arrière et explication.
Mars 1962 voit la conclusion des accords d'Evian entre les représentants du GPRA(gouvernement provisoire de la république algérienne) et ceux de la France.Ces accords ont aussitôt été qualifiés,par le colonel Boumédienne,le chef de l'armée des frontières principalement installée en Tunisie de pacte néocolonialiste.On sait maintenant que bien avant le cessez le feu le martyr des supplétifs de l'armée française avait commencé,loin dans le bled,l'abandon de nos postes entraînait systématiquement la mort des harkis.On retrouvait leurs restes brûlés vifs,égorgés,massacrés à coups de hache etc....
Les harkis ne pouvaient compter que sur l'aide de l'armée française.Pompidou et le chef d'état major interrarmée avaient alors insisté sur le
devoir de tous les militaires de porter secour aux individus en danger,mais:
Le 16 mai Louis Joxe ministre d'état qui le 11 avril encore écrivait que la France n'abandonnerait pas ceux qui lui sont restés fidèlement attachés
notifiait au haut commissaire en Algerie que ''toutes initiatives individuelles tendant à l'installation en métropole de français musulmans sont strictement interdites".
Si des officiers n'ont pas obéi à cette ordre une seconde note de Joxe prescrit de rechercher dans l'armée et administration les complices de ces aides aux
rapatriments,les supplétifs débarqués en métropole sans autorisation gouvernementale devant étre renvoyés en Algérie et à compter du16 mai,il était devenu interdit d'effectuer des opérations de
recherche dans les douars, de harkis et de leurs familles.
On sait aussi que les représentants du GPRA qui avaient participé aux accords d'Evian et obtenu un réel succès diplomatiques ont vu leurs signatures
désavouées et seront incarcérés ou éliminés,tel Krim Belkacem ,l'un des premiers à être entré dans la résistance.Ces accords n'ont jamais été ratifiés par l'état
algérien,jamais appliqués,Ben Bella dira même qu'ils n'étaient pas le Coran.
Au lendemain des accords d'Evian.
Les accords d'Evian ont amené le gouvernement à se décharger de ses responsabilités en Algérie sur des responsables qui ne pouvaient (GPRA par exemple)ou ne
voulaient pas les assumer.
Ces accords ont été signés le 18 mars 1962 par les représentants français et ceux du FLN ,membres du GPRA.
Le cessez le feu devait,dés le lendemain midi mettre fin aux opérations militaires et à toutes les actions armées,seules les forces françaises pouvaient circuler
librement jusqu'au résultat de l'autodétermination,celles ci devaient éviter le contact avec le FLN.Les responsabilités étaient partagées entre un haut commissaire de France et un exécutif
provisoire franco-algérien,ceci dans l'attente du référendum d'autodétermination qui devait avoir lieu dans un délai de trois à six mois.
Diverses déclarations dans les accords concernaient
-des promesses d'amnisties
-de l'exercice à venir des droits civiques algériens pour les citoyens français d'Algérie pendant trois ans avant de choisir leur nationalité définitive,du respect
de leurs biens,de leurs religions,de leurs droits civils.
-des coopérations économiques et financières,de la mise en valeur du Sahara,de coopérations diverses....
-un an après l'autodétermination,les forces françaises devaient passer à 80.000 hommes,l'évacuation totale devait se faire deux ans plus tard,sauf deux bases
aériennes concédées pour 15 ans et les sites sahariens (bombes et fusées) concédées pour cinq ans.etc.............
Le cessez le feu et déclarations de garanties furent vite bafouées,a cause de l'insécurité généralisée et des décisions prise par le nouveau gouvernement
algérien.
L'OAS a condamné les accords qu'elle jugeait illégitimes,elle s'est efforcée d'en empêcher les applications ses commandos se sont attaqués au FLN et aux forces
gouvernementales en provoquant des affrontements sanglants.
Du côté du FLN,les premières semaines aprés le cessez le feu ont été calmes,mais dès la mi-avril les enlèvements **d'européens se multiplièrent à Alger,Oran et les
régions voisines.Au final l'insécurité fut totale.
.
Le gouvernement français n'a pas réagi de la même façon contre les violations du cessez le feu venant de l'OAS ou du FLN.
Contre l'OAS il a utilisé la force des armes-Alger,fusillade rue d'Ysly le 26 mars 1962 qui fit 56morts.
.Avec le FLN il a été beaucoup plus modéré et a collaboré avec celui ci,il a minimisé l'ampleur des enlèvements jusqu'au milieu du mois de mai,les campagnes ont été
rapidement abandonnées à l'ALN réglant le sort des supplétifs de l'armée française et de leurs familles.
D'emblée,le FLN interpréta à sa façon les accords d'Evian.Ses troupes sortent en armes des zones ou elles étaient stationnées pour effectuer des
réquisitions,recruter des volontaires pour augmenter leurs effectifs,faire de la propagande,les soldats musulmans de l'armée française furent incités à déserter,les MNA pourchassés,quand aux
harkis leurs sorts était réglés d'avance.
Ce sont des tensions internes entre les différentes factions qui empêchèrent la prise de pouvoir immédiat par le FLN;La réunion du CNRA à Tripoli en mai/juin 1962
qui avait pour but la mise en place d'un programme et d'une nouvelle orientation politique fut un échec.Le GPRA(gouvernement représentatif de l'Algérie tout de même) était contesté par Boumédiene
et par Ben Bella,respectivement chef de l'état major de l'ALN et responsable du bureau politique,éxédés,les membres du GPRA quittèrent la réunion.
Le cessez le feu a donc ravivé les tensions entre les factions du FLN,Boumédiene qui commandait l'armée des frontières(celle qui était stationnée en Tunisie et au
Maroc)tandis et le GPRA qui avait de son côté son armée de partisans,moins nombreuse.
Le pouvoir fut pris par la force la mieux organisée,l'armée des frontières du colonel Boumédiene,les négociateurs algériens des accords d'Evian écartés,(l'éxecutif
qui avait la responsabilité du maintien de l'ordre et une souveraineté provisoire jusqu'au resultat de l'autodétermination n'avait plus de pouvoir),les garanties données aux européens et
musulmans pro-français disparurent.
Le 30 juin,Ben Bella se désolidarise du GPRA.
Le 1er juillet,référendum pour l'indépendance
Le 4 juillet le GPRA s'installe à Alger,présidé par Yousouf Ben Khedda.
Le 5 juillet,indépendance de l'Algérie.(suite au référendum sur l'autodétermination)
Les 5- juillet massacres de civils européens à Oran pendant que l'armée française sous les ordres du général Katz reste l'arme au
pied.Un exemple de massacre perpétré sur une communauté sans défense en présence d'une armée qui laisse assassiner ses ressortissants sans intervenir.Oran a été le dernier bastion OAS mais au
moment des événements ses commandos avaient quitté les lieux,plus de la moitié des Européens étaient aussi partis,environ 100.000 personnes.
A noter:un accord FLN-OAS du 17juin 1962 mettait fin aux violences réciproques.
Fin aout les forces de Boumédiene se dirigent vers Alger en livrant des combats aux hommes de la wilaya 4 et de la wilaya3 qui leur refusent le passage,l'opération
fit un millier de morts.
.Le 25 septembre c'est la proclamation de la république algérienne,Ben Bella devient le président du conseil et dirige ensuite le FLN.
Le 8 octobre,l'Algérie adhère à l'ONU
Des alliés de Ben Bella le lâchent alors.Ferhat Abbas président de l'assemblée constituante s'éloigne,Boudiaf quitte le FLN pour créer le PRS(parti de la révolution
socialiste )ce qui lui vaudra un séjour en prison,Khider démissionne du secrétariat général en avril 63,Aït Ahmed crée le FFS(front des forces socialistes) et déclanche une insurrection en
Kabylie qui fait des centaines de morts..Tout cela amène Ben Bella à instaurer un parti unique ,des milices sont alors créees pour faire contrepoids à l'armée.
Le 8 mars 1963,le code de la nationalité qui ne reconnait comme algérien d'origine que les arabo-musulman est mis en place,plus question maintenant
d'une Algérie multiculturelle,plus de place pour les pieds-noirs.
Le code de 1963 refuse la nationalité d'origine aux pieds-noirs et réintègre dans le statut musulman les brebis égarées.La nationalité d'origine
est strictement définie défini par l'ascendance musulmane.Le mot ''algérien'' en matière de nationalité d'origine s'étend à toute personne dont au moins deux ascendants en ligne paternelle sont
nés en Algérie et y jouissent du statut de musulman.Cette définition est reprise dans un nouveau code en 1970,du 15 décembre,article 32.
Donc,tout algérien est ainsi ''récupéré''par ses ancêtres,et entre dans le statut civil de droit commun du droit musulman.Ceux ci sont séparés des algériens
d'origine française qui doivent,eux,pour échapper au statut de droit musulman prendre la nationalité française.
Les harkis du Bachagha Boualem restés algériens ont donc été considérés comme des traitres,quand aux pieds-noirs qui avaient adhéré à la cause des
nationalistes,ceux ci ont été mis à part de la masse des musulmans,parce que relevant de la nationalité par acquisition.
Le 15 septembre 1963,éléction de Ben Bella à la présidence de la république.Le 19 juin 1965 il est renversé par Boumédiene, incarcéré puis assigné à
résidence.
On peut donc dire que si les accords d'Evian ont bien existé,ils ne concernaient que le pétrole,le gaz et le nucléaire.
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