Promotion Youssef Ben Brahim de l'Ecole d'Application de l'Infanterie de Montpellier.
Youssef Ben
Brahim rejoint le FLN(front de libération nationale) dans les débuts de la révolte contre la France.Son rôle est de convoyer des fonds des médicaments et de l'armement du Maroc vers les Willayas
3 et 6.Conscient des exactions commises par le FLN envers les populations musulmanes,comme le massacre de Melouza en 1957,(plus de 300 personnes d'un village rallié au MNA ,le mouvement
nationaliste algérien éliminées à l'arme blanche et arme à feu) bien que souhaitant l'indépendance de l'Algérie il se rend et est emprisonné à Saïda.
Dans la région de Saïda, une étrange unité de choc, s'est créée,en 1959,composée d'anciens rebelles ralliés, cette unité a mené la vie dure aux fellagha jusqu'aux
derniers jours de la guerre d'Algérie en 1962.Ce commando a pris pour appellation,"Georges", le prénom du capitaine Grillot,ancien officier du 3ème Régiment de parachutistes coloniaux de
Bigeard.
Rapidement, le commando Georges s'impose dans la région de Saïda et va devenir célèbre dans tout l'Oranais,ces ex-fellagha emploient les mêmes méthodes de
combat que leurs anciens camarades du maquis. Ils gardent même les noms employés par eux et chez les "Georges", on ne parle pas de compagnie mais de "Katiba".
Youssef s'engage dans ce commando où il devient adjoint de Grillot et est nommé officier. Il est la cheville ouvrière du Commando. Il recrute d’autres
ralliés, détermine ceux qui peuvent devenir responsables des Katibas. Très vite le Commando fut à plus de cent trente hommes. Tous Français de souche Nord Africaine, suivant le vocable
administratif de l’époque. Les actions d’éclats se suivent, Youssef est toujours sur le terrain, c’est lui qui est au plus près du rebelle accroché et qui donne les ordres. Il connaît
parfaitement leur tactique et le terrain. Il manœuvre ses katibas suivant les réactions de l’ennemi. On peut noter au bilan du Commando, 1200 armes récupérées, 1800 rebelles hors de combat dont
de nombreux chefs de zone. Youssef, lui-même, déguisé en rebelle, remonte une filière et capture l’officier Liaison renseignements de la Wilaya 5.
Youssef assumait également des fonctions civiles pour rassurer la population sur l’engagement de la France et contrer l’influence du F.L.N. Il est vice président du
Conseil Général de Saïda.
Depuis 1958 les choses ont changé, on en vient à l'allocution du général de Gaulle de septembre 1959 sur l'autodétermination,puis aux barricades
d'Alger en janvier 1960, suivi du putsch du 21 avril 1961, et des actions de l'OAS et arrive début de 1962, l'éventualité d'un cessez-le-feu annonçant d'une façon irréversible
l'indépendance de l'Algérie.
L'avenir est de plus en plus incertain à Saïda comme dans toute l'Algérie où servent les volontaires musulmans,qu'ils soient tirailleurs, moghazenis, spahis,
harkis et commandos.
Ces hommes qui ont cru aux promesses de ceux qui les ont recrutés, se trouvent maintenant dans une situation impossible. Pour les autorités françaises
se sont des gêneurs. Pour leurs compatriotes ils deviennent des traitres.Le capitaine Georges Grillot qui avait refusé de lancer son unité dans l'aventure de l'OAS , les accords d'Evian signés,
il a cru que son commando serait intégré dans la "force locale", dont il devait prendre la tête. Cruelle désillusion.
Hélas arriva le 19 mars 1962, tous les efforts faits pour ramener en métropole le Commando et leurs famille (2500 civils) échouent suite aux tergiversations (le mot
est faible) du commandement français et aux ordres reçus du gouvernement. La nomination au grade de sous-lieutenants d’active des chefs de katibas fin mars 1962 ne change rien et sur les 242
hommes que comptait le Commando GEORGES, 180 retourneront dans leurs foyers, la plupart finiront en prison ou exécutés de manière monstrueuse, 8 seront incorporés au 8ème RI et 16 rapatriés en métropole. Au fils des années certains rescapés arriveront
à rejoindre la France.
Grace à un officier de l’Armée de l’Air, Youssef et sa famille (femmes et enfants) ainsi que son secrétaire, garde du corps Daho, seront évacués sur Oran par hélicoptère puis dirigés sur la métropole.
Il aura fallu 48 ans pour qu’une promotion d’élèves-officiers porte le nom d’un de ces Braves. Youssef BEN BRAHIM était Chevalier de la Légion d’Honneur, Médaillé
Militaire et titulaire de neuf citations dont quatre à l’ordre de l’Armée.
Rappel:
les supplétifs de la France et leur abandon.Le sort des Harkis.
GMPR et GMS-dès novembre 1954 des unités ont été mises sur pied pour maintenir l'ordre dans les campagnes et le
bled, les groupes mobiles de police rurale(GMPR)et les groupes mobiles de sécurité(GMS).
Il n'existait pas,alors,dans les vastes régions rurales de forces de police et de gendarmerie suffisantes, et, aussi adaptées à la nouvelle situation.C'est donc pour s'opposer à la rébellion que
furent créées ces unités,Ces forces civiles étaient placées sous l'autorité du directeur de la sureté nationale en Algerie.A cette époque la plupart des unités nord africaines étaient encore en
Indochine,raison du recours aux supplétifs.
Les Moghaznis
Ils étaient rattachés aux sections administratives spécialisées(SAS)regroupés en ''makhzen''d'environ trente hommes.Ces unités furent donc créées en même temps que les SAS à partir du mois de
septembre 1955,leur rôle était d'assurer leur sécurité.Début 1960 les moghaznis étaient environ 20.000.
En 1956 des harkas ont été créées dans toute l'Algérie.Ces unités comptaient 24.000 hommes en 1958,le général Challe porta leur nombre à 60.000 (1959)dans le but de créer un commando de chasse
par secteur militaire,en tout 800 harkas furent crées.En 1959 entre six et sept mille hommes sont affectés dans des commandos de chasse.
Il est utile de rappeler qu' il y eu quatre fois plus de musulmans en armes du côté français que du côté du FLN;Face à ces 180.000 combattants l'ALN n'a jamais dépassé 48.000 hommes dont le plus
grand nombre se trouvait en Tunisie et au Maroc.
3200 supplétifs ont été tués au combat ou dans des attentats.
Une pensée pour ce qui prétendaient et les autres qui continuent à prétendre,que la population musulmane était totalement inféodée au FLN.
Abandon,massacres et rapatriement minimun des supplétifs.
Il semble que le général Challe avait en vue un projet de fédération des différentes unités territoriales et d'autodéfense.Le général Crépin son successeur,aurait promis, début 1961, que les
harkis,qui étaient considérés comme vainqueurs auraient la première place dans l'Algérie future,mais,peu après la réduction des effectifs est amorcée.
Les promesses de ces deux généraux n'ont pas été tenues,quand aux négociateurs d'Evian ,ceux ci ont obtenu la promesse du FLN qu'il n'y aurait pas de représailles.ll y eu d'abord des règlements
de compte dans les villages évacués par l'armée française,ensuite des massacres à partir de début juillet.
90% des harkis ont choisi de rester chez eux parce que le FLN avait fait des promesses.
En mars 1962 c'est le cessez le feu,les SAS sont repliées vers d'autres plus importantes,les moghaznis sont désarmés,comme dans toute l'Algérie les harkis et groupes d'autodéfense.Des officiers
ne réussiront que très partiellement malgrès les consignes des autorités,à rapatriers des membres de leurs unités.Les moghaznis,nombreux croiront à la parole donnée et resteront au pays.Pour y
être massacrés.
L'état major de Boumédienne avait donné ordre à ses responsables militaires et membres de son organisation politique et administrative de faire
bonne figure aux harkis pour inciter ceux ci à rester sur le territoire et ne pas échapper ainsi à la justice de l'Algerie devenue indépendante.En avril ordre avait été donné de désarmer et
licencier les harkis,des désarmements avaient parfois lieu par surprise.Les préfets et divers responsables ont vite pris connaissance des épurations dès lors entreprises par des populations
encadrées par les forces de l'ALN.
Les harkis ne pouvaient compter que sur l'aide de l'armée française.Pompidou et le chef d'état major interrarmée ont alors insisté sur le devoir de tous les militaires de porter
secour aux individus en danger,mais,
Le 16 mai Louis Joxe ministre d'état qui le 11 avril encore écrivait que la France n'abandonnerait pas ceux qui lui sont restés fidèlement attachés notifiait au haut commissaire en Algerie que
''toutes initiatives individuelles tendant à l'installation en métropole de français musulmans sont strictement interdites.
Si des officiers n'ont pas obéi à cette ordre une seconde note de Joxe prescrit de rechercher dans l'armée et administration les complices de ces aides aux rapatriments,les supplétifs
débarqués en métropole sans autorisation gouvernementale devant étre renvoyés en Algérie et à compter du16 mai,il était devenu interdit d'effectuer des opérations de recherche dans les douars, de
harkis et de leurs familles.
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