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Rechercher des informations fiables pour ce sujet,ont été utilisé des liens internet(hors forums),des livres,et notre "Debout les Paras" qui n'en manque pas.
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Après douze ans d'opérations;Indochine et Algérie, les unités  rentrent en France ou elles prennent garnison,Dès lors,elles  entrent dans la troisième période de leur histoire.Les OPEX.

 

1-le TCHAD

2-le LIBAN(opérations Epaulard et Diodon)

 

 

 

Le contexte d'emploi des troupes aéroportées a changé.La France ne mène plus de guerre de décolonisation,les interventions des trentes dernières années sont soit des opérations dans le cadre d'un mandat international,soit des missions de compagnies tournantes dans un pays lié par des accords de défense,soit des missions de souveraineté dans les DOM-TOM.
Les opérations sont généralement du volume d'un groupement commandé par le chef de corps.En alerte GUEPARD,le 6èmeRPIMA,par exemple, intervient en 1967 à Djibouti pour ramener l'ordre.Puis à plusieurs reprises en Nouvelle Calédonie,notamment en 1987 et 1988,alors qu'il y règne une atmosphère proche de la guerre civile.Dès 1980 ce régiment est présent au Liban ou il effectue cinq mandats,dans ce pays,détruit peu à peu par  ou une guerre civile et religieuse.Sous la banière de l'ONU,ce régiment,comme d'autres,contribue au rétablissement de la paix jusque l'année 1995.
 Au Cambodge, en 1992 et 1994,laprès un demi siècle d'absence les paras français redécouvrent l'Indochine:c'est un véritable pélérinage.Là,il s'agit de gagner la confiance des populations meurtries,désarmer les milices,préparer le retour à une vie politique normale.

C'est aussi l'ex Yougoslavie, Sarajevo,encore sous les couleurs de l'ONU,puis de l'OTAN.Il s'agit alors,comme au Liban,de s'interposer entre les factions ,les séparer par une zone démilitarisée et les désarmer.

Au Tchad,en République Centre Africaine,au Koweit,les régiment envoie des détachements en intervention ou en groupement d'assistance technique.

Les missions de souveraineté ou de présence à la RéunionMayotte,en Guyane ou au Gabon,plus tard en Côte d'Ivoire etc, sont autant de champs d'exploration et d'entrainement diversifiés,qui contribuent à maintenir la capacité opérationnelle des compagnies.Car l'intervention est une aptitude qui s'entretient.Outre une disponibilité de tous les moments,elle exige une rigoureuse compétence des hommes,une discipline collective exemplaire,de l'endurance et de grandes facultés d'adaptation,toutes ces valeurs que les cadres d'active des Troupes de Marine continuent d'enseigner à leurs parachutistes.



En mai 1968 par l'intermédiaire de l'ambassadeur du Tchad venu en France de Gaulle reçoit un véritable SOS adressé depuis Fort-Lamy par le président tchadien Tombalbaye,dont l'autorité est contreversée et battue en brèche par une rebellion aux portes de sa capitale.Tombalbaye,en vertu des accords de défense qui lient nos deux pays demande à de Gaulle de tout mettre en oeuvre pour ramener l'ordre dans son pays.

La situation à Fort-Lamy est due pour une bonne part au chef de l'état lui même ainsi que ses ministres noirs ,Saras du sud,chrétiens ou animistes qui règnent en féodaux sur un pays dont la majorité de la population est composée de Senousis,arabes et musulmans.Et les Saras ne sont pas tendres sans doute avaient ils de vieilles rancunes à assouvir,pendant des siècles ceux ci ont été pourchassés par les Arabes qui les vendaient comme esclaves,la colonisation les avait libérés de leurs peurs ancestrales,puis,convertis au christianisme,les portes des écoles de l'armée et administration leur ont été ouvertes.L'indépendance venue,ils ont occupé bon nombre de postes d'autorité et ont mis ensuite le Tchad en coupe réglée.

Les Moubis une tribu de la région de Mangalmé dans le centre -est après s'être armés ont investi la ville et mis à mal la garnison,une histoire d'argent,une affaire de bons d'état a été semble t'il à l'origine de cette révolte.Le préfet venu parlementer y a été battu,exécuté et son corps jeté dans les flammes du bâtiment incendié de la préfecture.Puis,la rébellion s'est étendue dans la population s'opposant à l'armée et à l'infrastructure administrative.

Pour De Gaulle cette affaire était interne et ne justifiait pas l'intervention de la France,il avait permis à ce pays d'obtenir l'indépendance et durant huit années avait eu l'occasion de connaitre Tombalbaye qu'il trouvait en fin de compte le moins mauvais des chefs d'état possible.

Ce qui va l'amener à prendre sa décision s'inscrit dans une appréciation plus large.
Fin 1968 c'est la guerre entre chrétiens et musulmans au Biafra.
Au sud Soudan existe une rébellion discrète et meurtrière,qui oppose les anamistes Anya-Nya aux Soudanais arabisés.
En Erythée,des guérillas musulmanes affrontent les Ethiopiens.
Au Nord-Cameroun,des troubles raciaux ont éclaté.

Les Biafrais,Erythréens,Sud-Soudanais et Camerounais sont aidés et parfois soutenus par des Israéliens,ainsi que le service civique de Côte-d'Ivoire et l'armée Zaïroise.Il semble que le but est d'ouvrir un second front anti-arabe au coeur de l'Afrique.
Laisser pourrir la situation au Tchad peut à terme provoquer un affrontement général qui irait du golfe de Guinée au Nil,voir la mer Rouge.

De Gaulle ne veut pas que l'Armée française se substitue aux Forces tchadiennes,il décide donc de fournir une aide qui se situera sur le plan administratif et militaire,afin de redonner au pays des structures solides ayant la capacité à elles seules de s'opposer au désordre.
Une équipe est donc chargée de la réforme administrative,formation de fonctionnaires .....l'action militaire étant double.

Reconstituer et instruire l'armée nationale tchadienne,pour lui permettre de venir seule à bout de la situation.
Porter des coups sensibles à la rébellion pour l'affaiblir.

Le président Tombalbayes n'apprécie pas beaucoup l'obligation de soumettre son administration à une tutelle française ex colonialiste,qui va rejeter certaines pratiques locales,mais il n'a pas le choix,de toute façon,pense t'il,cette intervention sera limitée dans le temps.Le Tchad demeure souverain,et si il y a échec celui ci sera imputable aux français.
Dans ses administrations,beaucoup de cadres refusent d'admettre leur incompétence et se sentent humiliés de devoir retourner dans des écoles de formation,peu désireux de perdre leur vie dans des combats douteux,certains adoptent une attitude ambiguë,donnant des ordres qui n'engagent que la responsabilité de leurs conseillers.

Au printemps 1969 arrivent les troupes françaises d'intervention qui sont dirigées vers Fort-Lamy,peu nombreuses et de qualité.Principalement deux éléments mobiles à deux compagnies d'infanterie avec un PC léger(2eREP et 3eRIMa)et un escadron d'automitrailleuses légères Ferret du 6émeRIAOM,ainsi que la compagnie de l'infanterie de marine déjà basée à Fort-Lamy.
De même,des officiers et sous officiers des troupes de marine vont encadrer réorganiser et instruire les unités de l'ANT sur la totalité du territoire.

Les soldats français ont du faire face à des conditions difficiles,la rigueur climatique,il fait parfois 50° à l'ombre,des opérations dans savanes et désert,s'ajoute une animosité de leurs alliés tchadiens,et que dire de l'hostilité et de l'incompréhension de l'opinion publique métropolitaine.

De Gaulle parti,il est remplacé par Pompidou
,ce nouveau président du genre libéral considère que des interventions de cet ordre ont des relents de néo-colonialisme,il ne provoquera jamais une décision gouvernementale pour classer le Tchad comme ''théâtre d'opérations extérieur'',et c'est du bout des lèvres qu'il consentira à ce que la mention ''mort pour la France''soit attribuée à ceux qui faisaient leur devoir jusqu'au bout et ont offert leur vie pour leur conception de l'obéissance.


En 18 mois,de mars 1969 à septembre 1970,les français ont rempli leur première mission,réduire la rébellion,les bandes ont été soumises ou se sont réfugiées en dehors du Tchad,principalement au Soudan.

Les deux états,le Soudan et la Libye,qui ont accueilli des rebelles,vont les soutenir activement dans l'espoir de récupérer un jour de grands lambeaux du Tchad.

Tombalbaye impose une révolution culturelle,le retour aux rites animistes etc...il est assassiné en 1974.Son successeur,le général Maloum,demande le départ de nos troupes.

En intervenant en avril 1969 l'armée française n'a pas seulement combattu contre la rébellion,elle a aussi indirectement combattu contre la Libye dont le nouveau dirigeant,le colonel Kadhafi apporte maintenant son appui logistique au Front de libération nationale du Tchad,le FROLINA et revendique aussi des droits sur la bande d'Aozou.

Les premiers éléments français quittent le Tchad au mois de mars 1972,effectif en septembre.

En 1973 la Lybie annexe cette bande d'Aozou,En 1974 Tombalbaye assassiné est remplacé par le général Félix Maloum.
Les rebelles du nord lancent une nouvelle offensive en 1977,l'année qui suit,l'arabe devient la langue co-officielle avec le français.

A partir de 1979 le Tchad est dirigé par des hommes du nord,

-Goukouni Weddeye(1979-1982)-celui ci, d'abord proche de Hissène Habré,en conflit dans un premier temps avec les libyens s'allie avec eux contre son ancien allié.
En decembre 1980 des éléments Libyens s'emparent de N'Djamena la capitale du Tchad.

-Hissène Habré(1982-1990)-
En 1982 il prend le pouvoir et s'oppose aux activités des libyens,demande l'aide de la France qui lui est accordée par le président Mitterrand en 1983.

Après le départ de nos troupes,le Tchad est retourné rapidement à sa situation ancienne et par conséquent aux Toubous et à la rébellion.L'enlèvement de l'ethnologue française Mme Claustre,prise en otage par Toïgo un sous prefet qui l'a emmenée avec lui met notre président Giscard D'estaing dans l'obligation de traiter avec l'un des chefs Toubous,Goukouni.
De son côté le president Tombalbaye tente de se rapprocher de Kadhafi,lui abandonnant le Tibesti,ses manigances exaspèrent son entourage et le général Malloum,chef d'état major le renverse par un coup d'état. (Tombalbaye est assassiné)
De son côté,Kadhafi a constitué fin 1977 sa légion islamique,environ 3500 hommes de toutes origines,regroupés sous la banière de Mahomet.

C'est à cause de cette invasion de la legion islamique qui a démarré début 78 que le général Malloum demande à la France l'envoi de renforts;Une fois de plus.

Les soldats français commencent à arriver dès février,au moment ou la garnison libyenne de Faya capitulait sans combat.Les premiers combats ont lieu le 15 avril,a Salal,sous le commandement du capitaine Clert,qui a avec lui un demi peloton d'AML,des hommes de la 4e CIE du 3°RIMa,en reserve une compagnie de l'armée tchadienne,le groupement Mazarin venu en soutien,en face les libyens,biens équipés au nombre de 500 hommes environ,soit plus du double des effectifs de Clert.Deux hélicoptères interviennent,l'un d'eux est touchés et ils repartent.Un Jaguard intervient aussi,il est abattu par un missile tiré du centre ville.La bataille a été acharnée,le dispositif est reformé à quelques km,Clert n'a plus qu'une possibilité,mener des series de harcellements afin de fixer la légion islamique en attendant les renforts qui vont arriver de Fort-Lamy,dont un escadron du REC.
La légion islamique finira par se retirer mais les combats continueront ailleurs.
Le 18 mai,par exemple à Ati,ou la compagnie du capitaine d'Athis,3°RIMa est dirigée,le combat dure une journée et en fin de soirée Ati est aux mains des Maroins.Des combats reprennent le lendemain avec l'appui d'AlouettesIII équipées de fusées et de blindés du REC.Les rebelles se retirent avec leurs moyens lourds laissant sur le terrain des groupes sacrifiés.
En mai encore d'autres combats ou les hommes du colonel Hamel se battent contre un adversaire estimé à cinq à six cent hommes avec de gros moyens,antichars entr'autre.

A cause de la saison des pluies les libyens arrêtent leurs opérations,des rivalités vont naitre au sein des leaders tchadiens Goukouni et Hissène Habré.Goukouni bascule vers les légions islamiques,l'autre part en dissidence contre son ancien allié,les libyens et aussi contre les troupes tchadiennes de Malloum.
Erwan Bergot écrit qu'il ne leur restait qu'un point commun,accuser les français de toutes les fautes.Pourtant ,de 78 à 79 les Marsoins du 3°RIMa,du RICM et les Bigors du 11°RAMA on montré la qualité de leur discipline et aucun incident ne leur a été imputé.

Devant l'imbroglio tchadien,sur ordre de Paris,les français se retirent et se regroupent à N'Djamena ou ils se contenteront de défendre les civils et les intérêts français.(octobre 1979)Ils assisteront ensuite depuis le territoire camerounais aux derniers combats qui méneront à la défaite de Malloum et à la destruction de N'Djamena.

Pauvre Afrique-extrait d'un DLP de l'année 1981.


Le 15 decembre 1980,des éléments lybiens s'emparaient de N'Djamena,ex Fort-Lamy,capitale du Tchad.Le 6 janvier 1981,le colonel Kadhafi proclamait l'union de la Lybie et du Tchad,c'est à dire,en fait,l'annexion du Tchad par la Lybie.

Ces évènements intervenaient après des années de troubles,dans un pays ou les conflits sont de règle entre les populations de races,de religions et de cultures différentes.En gros,le nord du pays ,bordure méridionale du Sahara,est peuplé de Toubous,blancs et musulmans,voisins des Maures et des Touaregs.Le sud est peuplé de noirs ,chrétiens ou animistes.
La seule paix que le Tchad ait jamais connu,ce fut ,au temps béni de la colonisation,la paix française qui,dans cette Afrique aujourd'hui déchirée de partout,apparait comme l'incomparable réussite d'un pays et d'une civilisation qui croyait encore en eux mêmes.

Une fois disparue la tutelle de la France,par la volonté du général de Gaulle,les troubles se succédèrent:10.000 morts en février 1979.Nos troupes demeurées sur place à la demande des gouvernements locaux,empêchèrent le pire.En mai 1980,jugée indésirable par le nouveau gouvernement ,elles quittèrent N'Djamena et le pays éclata.
Parmis ceux qui se disputaien le pouvoir,se distinguaient trois personnages:Hissène Habrè,un Toubou,commandant les''Forces armées du nord'',Goukouni Weddeye,autre toubou,ennemi juré de Hissène Habrè,et Kamougué,un Noir du sud,commandant les ''Forces Armées Tchadiennes''qui éspérait tirer profit de la lutte engagée entre les gens du nord.

Par delà les titres et les formules ronflantes,des chefs de bandes et rien de plus.Hissène Habrè,c'est l'ancien géolier de Madame Claustre,l'assassin du commandant Galopin***(ce qui n'est pas l'avis du général Massu,voir l'autre post)celui qui,après avoir joué la carte lybienne et nous avoir rançonnés,fait maintenant appel à notre aide contre Goukouni.Goukouni,d'abord proche d'Hissène Habrè,puis longtemps en conflit avec les lybiens,est maintenant leur allié contre Hissène Habrè.Querelles de familles.Histoire de pirates.Quand aux Forces Armées Tchadiennes du colonel Kamougué,elles ne sont qu'un ramassis de troupes sans valeur militaire,toujours prêtes à se débander à la moindre alerte.

Pendant un temps,les trois chefs de bande associés à huit autres tendances,tentèrent de coexister au sein d'un GUNT(Gouvernement d'Union Nationale Transitoire).On décora Goukouni du titre de Président .Kamougué fut vice président et Hissène Habré ministre de la défense.C'est ce GUNT qui demanda le départ des troupes françaises en mai 1980.Mais déjà,les membres du GUNT passaient leur temps à se battre.Pendant huit mois,N'Djamena fut le théatre d'affrontements sanglants entre les partisans d'Hissène Habrè et ceux de Goukouni.Les bandes de Kamougué,prudemment repliées vers le sud,attendaient l'occasion d'arbitrer le conflit.

Le vent tourna quand le Lybien Kadhafi,qui depuis des années,grâce à l'argent du pétrole,manipulait les uns et les autres,décida d'intervenir de force.
Il équipa les bandes de Goukouni et de Kamougué,constitua une ''légion islamique''avec des mercenaires maliens,sénégalais,nigériens,tunisiens,centrafricains,entrainés et encadrés par des Lybiens,des Cubains,des Soviétiques et des Allemands de l'Est.Il lança cette armée sur le Tchad,équipée de jeeps,de Land Rover,de mitrailleuses lourdes,de canons automatiques soviétiques,de chars T54,d'Hélicoptères,de transports Iliouchine et Antonov et de bombardiers Tupolev.

Dès lors,l'issue des combats ne faisait plus de doute,Hissène Habré dut évacuer N'Djaména,laissant la place aux lybiens et à leurs alliés.

Vous l'avez tous compris,l'important,ce n'est pas que Goukouni remplace Hissène Habré ou réciproquement.L'important,c'est que Kadhafi vient de s'implanter au Tchad.Or Kadhafi ne fait pas mystère de ses desseins:il veut faire de toute l'Afrique du Sahel une ''république arabe saharienne''dont il sera le chef.Avec le Tchad,il a conquis une position stratégique de premier ordre.Il a pris pied au coeur de l'Afrique,aux confins de l'Afrique Noire.Ses troupes bordent les immenses frontières du Soudan,du Niger,du Cameroun,de la République Centrafricaine.Pour frapper,il n'a que l'embarras du choix.


Sa méthode?Toujours la même:la subversion.Invoquant l'Islam,il suscite la révolte d'une fraction musulmane de la population,l'entretient à coup de dollards et lui fournit une aide militaire.

Seul,pendantla dernière crise,un état a été clairement conscient de l'enjeu:l'Egypte par l'intermédiaire du Soudan,a ravitaillé Hissène Habré dans sa lutte contre Kadhafi.Une fois de plus apparait en la personne du président Sadateun véritable homme d'état, le seul qui sache concilier dignité et efficacité,le seul qui naguère resta fidèle au Shah d'Iran que le monde entier abandonnait,le seul qui maintenant ose se dresser ouvertement contre les prétentions de Kadhafi.

N'oublions jamais que derrière Kadhafi,le destabilisateur,il y a les Russes
qui l'arment et le soutiennent,tout près à intervenir le moment venu pour cueillir le fruit mûr comme ils l'ont déja fait en Ethiopie,en Angola,au Mozanbique.L'Europe tournée par l'Afrique,le vieux rêve de Lénine,est en train de se réaliser.Les Soviétiques ne viennent-ils pas d'obtenir le droit de construire une base navale en Guinée Bissau,à deux pas de Dakar,en un pays ou précisément Kadhafi leur avait préparé le terrain.

de J.R.


Kadhafi a pris la bande d'Aouzou en 1982,Hussein Habré prend le pouvoir au
Tchad (1982-1990 et s'oppose aux activités lybiennes.Une fois de plus l'aide de la France est demandée,acceptée par le président Mitterrand en 1983.

Opération MANTA.(8/83 à 11/84)
Un contingent français qui ira jusque 3500 homme s'engage dans une opération de sécurité et d'aide humanitaire massive.La ligne rouge au niveau du 16eme parallèle est bien défendue .
Au terme d'un engagement pris avec la France pour un retrait parallèle et simultané des troupes étrangères,les troupes libyennes sont obligées de se retirer totalement du nord du Tchad,elle ne respecteront cependant pas totalement leur engagement.

Ce qui permet à l'armée tchadienne de se reconstituer progressivement grace à l'appui de la mission d'assistance militaire(MAM).
En face durant l'année 1985,les adversaires ne cessent de se renforcer.

Opération EPERVIER.(2/86 à 12/02)
Comme demandé par Hussein Habré,la France apporte aux FANT,forces armées nationales tchadiennes,un soutien pour s'opposer à toute agression au sud du 16eme parallèle,et aussi neutraliser la base aérienne de Ouaddi Doum afin de paralyser son soutien aérien.
L'action aérienne est cette fois privilégiée.

Janvier 1987-décision est prise de chasser les libyens hors du Tchad,appuyées par le soutien logistique français,la victoire des forces du président tchadien n'empêche pas la situation dans le pays de demeurer critique,la durée de l'opération Epervier s'en trouve prolongée.
La France entreprend alors des actions de déminage,de contrôle des zones menacées,accompagne la normalisation de la vie politique puis sa presence se réduit progressivement.

La guerre des chefs continue,en décembre 1990 Hussène Habré est renversé ,remplacé par Idriss Deby.
Les forces françaises ,elles, gardent une stricte neutralité,le DAO du 3°RIMa intervient pour assurer l'évacuation des ressortissants étrangers

En 1994 une décision de la cour internationale de justice de la Haye,oblige la Libye à rendre la fameuse bande d'Aouzou au Tchad.
En 1996
L'opération Epervier se poursuit jusqu'en 2002 au profit donc du nouveau régime avec le groupement terre des éléments français au Tchad(EFT).

Idriss Déby ,toujours président ,semble bénéficier aujourd'hui du soutien de la France comme celui de la Libye,des mouvements de rébellion existent toujours,plus ou moins encouragé par le Soudan,en rapport avec le conflit du Darfour.

Et on peut lire ,dans la presse-février 2009-.......le HCR a mis en route un convoi humanitaire,en vue d'assister quelques 10.500 civils centrafricains ayant fui les combats entre l'armée centrafricaine et les rebelles;Onze camions et cinq véhicules légers transportant des vivres,des médicaments et des produits de première nécessité ont quitté Abéché dans l'est du Tchad,aujourd'hui,pour un difficile voyage de 720km.Leur destination:la localité de Daha dans le Sud-Est du Tchad,ou se sont regroupés les réfugiés centrafricains.La population de Daha a partagé tous ses vivres avec les nouveaux et la situation est particulièrement précaire............

Une histoire sans fin.Et l'armée française est toujours présente.
.


Le Tchad 1988-extrait d'un DLP de la même année.par le Général Massu.


Une délégation de l'association de ''Soutien au Tchad libre'',filiale de celle des anciens de la 2eme DB,a effectué un séjour au Tchad du 25 avril au 3 mai 1988.
Mes deux compagnons,Roger Pons,l'artilleur de Tédjéré(1942),Maurice Carril,le spahi, venu d'Argentine en 1940,connaissent l'Afrique noire d'aujourd'hui ,ou ils ont beaucoup servi.Ce sont des économistes et leur rôle a été très utile au cour de cette visite.
Pour ma part,je débarquais à Fort-Lamy voilà 50 ans,ce qui a surpris et amusé nos hôtes et j'ai longuement servi au Tibesti,au Kanem et au Fezzan.(1938-43)
Reçus avec un extraordinaire enthousiasme malgré une température de 43 à 46°,en cette période de l'année,et le Ramadan qui faisait jeuner tous les Tchadiens de l'aube au crépuscule,nous avons vécu une semaine exaltante.L'ambassadeur de France,M. de la Rochère,remarcable à touts égards,avait organisé le programme de notre séjour.Il nous a traité ,dans sa confortable résidence munie d'une piscine ,de manière à nous permettre de récupérer facilement après chaque effort.
Il nous a accompagnés dans nos trois déplacements,ainsi qu'un important fonctionnaire du gouvernement tchadien.
Tour à tour,le dispositif''Epervier''à N'Djamena,les coopérants militaires ,le bureau exécutif de l'UNIR,parti gouvernemental,les villes d'Abèché,de Sarh,de Faya,nous ont accueillis chaleureusement,avec interviews et photos.J'ai parlé davantage en huit jours qu'en six mois en France.

Les voyages aériens ,en Transal ou Cessna,étaient entrecoupés de visites interessantes à N'Djamena:''Case Leclerc'',ministère du Plan,évêque et jésuites,particulièrement efficaces,musée,belle cérémonie nocturne du Camérone au 2eme REI,centre culturel français tenu par une française qui a 47 ans d'Afrique,CEFOD(Centre d'étude et de formation pour le développement )du RP Dubin,polytechnicien et cavalier,avec une bibliothèque de grande valeur.La ville était parfaitement calme et sûre.

Le comchef Hassan Djamous,que nous avions rencontré à Paris à l'occasion du Colloque Leclerc,nous a reçus à dîner,détendu et souriant,quoique la menace lybienne ne se relâche pas:mais il s'agit surtout d'un renforcement des positions défensives de la ''bande d'Aozou''
.
Une réunion avec le général Doumro,venu également à Paris en novembre 87,et les anciens combattants,au coktail d'adieu du 2 mai donné par l'ambassadeur de France et ou se pressait tout N'Djamena(250 à 300 personnes)a été émouvante.Deux anciens du BET des années 40 y participaient avec une mémoire intacte:le sergent Doungoustiero,de la 1ere DC(compagnie de découverte au combat),Hadjaraï,retraité comme adjudant-chef,le sergent -chef Abdalaye Habdoumi,du GNT(Groupe nomade du Tibesti),grand,sec et agile.Nous avons échangé les souvenirs de nos itinéraires par Kourzo,Toummo,etc....évoqués les généraux Dio et Sarazac qui servirent au Tibesti,et chanté en coeur l'hymne de la DB,dans une ambiance ''du tonnerre''.
D'autres temps forts ont été:
-La distribution de livres scolaires à Abèché,ou le lycée est surchargé d'élèves,avides,comme tous les Tchadiens ,de connaissances,en particulier de leur passé.
-Les visites de la Cotonnière et de la Sucrière à Sarh,importante réalisation moderne dont les personnels ont une foi ardente:on y trouve d'anciens parachutistes.
-L'arrivée à Faya ou nous attendaient,à la sortie de l'avion,des chameaux harnachés pour nous transporter à l'aglomération....Evocation de nos méharées de jadis?

La palmeraie,superbe quoique menacée par la dune,expose les nombreux matériels lourds libyens,prises de guerre,qui y sont disséminées et dont chacun a un chauffeur tchadien.Une longue promenade en Toyota nous a permis de voir couler à flot l'eau d'un forage,spectacle inhabituel en région désertique.
La place blanche a changé d'aspect.Le détachement ''d'Epervier''(légionnaire,matériel)nous a montré ses installations judicieuses,créées de toute pièces.
La construction de la piste de Faya,après les belles pistes de N'Djamena et d'Abéché,va permettre un trafic aérien important et le désenclavement du Borkou.

Chez tous,cadres et hommes ''d'Epervier'',du sud au nord,les aviateurs et les artilleurs de DCA,autant que les légionnaires,il règne un esprit qui m'a rappelé les meilleurs moments de ma vie militaire.
A N'Djamena,les radars fonctionnent nuit et jour.La destruction de l'avion libyen en septembre 1987,est dans toutes les mémoires,pour les enseignements qu'elle comporte,le drame d'un énorme bombardement ayant été évité de justesse.
La veille de notre départ,le président Hissen Habré nous a reçus avec une parfaite urbanité et couverts de cadeaux.Il compte beaucoup sur nous pour faire mieux connaitre le Tchad en France.Des places de coopérants y sont disponibles.Son peuple mérite amplement notre soutien et nos efforts de propagande.
Il demeure inspiré par l'épopée de la ''France libre''à laquelle il a appartenu et dans laquelle s'inscrit celle du général Leclerc.Le potentiel humain du Tchad,qui a permis jadis les victoires de Koufra,du Fezzan et de Tunisie,se retrouve chez les petits- fils de nos soldats de 40-43.
Le patriotisme des FANT(Forces armées nationales tchadiennes)est éclatant et leurs faits accepter des soldes plus que modestes .Face aux proupes libyennes surarmées et dotées d'aviation d'appui,leur comportement a été celui de vrais guerriers auxquels nos coopérants militaires ont apporté leur soutien.

Quand au président Hissen Habré,il ne mérite pas les accusations portées contre lui ni les réticences souvent entendues à propos de la mort du commandant Galopin.Celle-ci est imputable ,avant tout,au président Tombalbaye qui a demandé à la France en 1974 de lui renvoyer cet officier de renseignement,pourtant terriblement marqué aux yeux des Toubous qu'il s'était employé à diviser.Or la guerre de 1969,conduite par les Français pour le compte de Tombalbaye,avait fait 1299 tués et 201 blessés chez les'' rebelles'';Goukouni y a perdu trois frères ;les forces françaises n'ont eu que 7 blessés.
Avant son départ de N'Djamena pour le Tiberti en aout 74,pour une mission acceptée au nom de la Discipline,Galopin avait déclaré qu'il n'en reviendrait pas.
En réalité,Hissen Habré s'est seulement servi de l'arrestation du commandant Galopin pour demander des armes à la France.Elles lui furent refusées.C'est après le coup d'état militaire d'avril 1975,qui a porté au pouvoir le général Malloum,que le chef de bataillon Galopin,traduit devant un tribunal révolutionnaire en septembre 74,a été exècuté par le Comité de Coordination des Forces armées nationales(CC FAN)

La Case du général Leclerc,actuellement en ruines,va être reconstruite:les travaux seront terminés en février 89,nous a affirmé l'ambassadeur de France.
Elle sera incluse dans le périmètre du palais présidentiel en construction,ce qui la protégera.
Voila encore un témoignage de la fidélité du Tchad à son histoire,mêlée à la nôtre.

Jacque Massu -Conflans,le 10 mai 1988

 

2-Le LIBAN(opérations EPAULARD ET DIODON).

 

Longtemps considéré comme un pont entre le monde arabe et le monde occidental, le Liban est en proie à partir de 1975 à une guerre civile de dimensions régionales dans laquelle s' affrontent la résistance palestinienne (présente au Liban depuis qu’elle a été chassée de Jordanie en 1970-1971), les troupes syriennes et israéliennes.
En1973, Israël mène une opération à Beyrouth . En 1975 la guerre civile éclate. Les ingérences israéliennes se multiplient à travers un soutien à l’armée du Liban libre, ancêtre de l’armée du Liban sud (ALS), formée d’officiers et de soldats dissidents depuis l’éclatement de l’armée en 1976.
La Syrie intervient alors également en 1976 au pays du Cèdre à la demande des forces chrétiennes qui redoutent la victoire de leurs adversaires du Mouvement national. Pour Damas, le Liban représente une « zone d’influence » et même une partie de la « Syrie naturelle », qui lui a été arrachée par la colonisation.

la FINUL a été créée en 1978 par le Conseil de sécurité pour confirmer le retrait des troupes israélennes du sud du Liban,rétablir la sécurité internationale et la paix et aider le gouvernement libanais à assurer le rétablissement de son autorité.Mars 1978,les premières unités françaises sont déployées au Liban.

A noter:en 1978 le 3°RPIMa a participé à la FINUL relevé ensuite par le 8°RPIMa.

(En mars 1978 le 3°RPIMa commandé par le colonel Salvan et un escadron du RICM font partie du contingent français.Le 2 mai,le colonel Salvan,grièvement blessé est remplacé par le lieutenant colonel Viard.
En octobre le 3°RPIMa est remplacé par le 8°RPIMa du colonel Cann.)

le colonel Salvan à gauche sur l'image.

La crise libanaise dans sa complexité a amené le Conseil de sécurité de l'Onu à l'adoption de plusieurs résolutions suivies d'interventions destinées à ramener la paix. Ces interventions délicates à réaliser furent pour le moins décevantes dans leurs résultats. A cause de ses liens ancestraux avec le Liban, la France s'est engagée très rapidement avec les contingents les plus nombreux au lendemain de la guerre civile provoquée par la présence importante des palestiniens à Beyrouth,par l'intervention de la force arabe de dissuasion et des Syriens et par l'opération israélienne " Paix en Galilée ".

BEYROUTH LIBAN(août/septembre 1982) Opération EPAULARD.

Le 6 juin 1982,suite aux actions de harcélement de formations palestiniennes depuis le Liban Israël envahit le territoire,l'armée libanaise après la récente guerre civile était désorganisée et et ne pouvait opposer de résistance notable.
Le 11 juin la France décide d'évacuer ses ressortissants,1872 personnes sont évacuées entre le 11 et le 20 juin ,c'est l'opération OLIFANT.

Comme les combats se poursuivaient au Liban,les camps palestiniens de Beyrouth et de la région se sont trouvés encerclés par les Israéliens situation qui laissait présager une catastrophe humanitaire.Après des négociations avec l'EM israélien et accord du conseil de sécurité de l'ONU une opération est décidée pour assurer le départ des Palestiniens de l'OLP du Liban.Participaient à l'opération,la France,les Etats-Unis,la Grande Bretagne et l'Italie.

Coté français, l'opération EPAULARD
.

Epaulard était la participation de l'armée de terre française à la force multinationale constituée à la demande des autorités libanaises et palestiniennes,selon un plan négocié par Philip Habib médiateur américain.Cette opération était accompagnée par la mission navale OLIFANT,qui a débuté le 11/06/82 par une évacuation de ressortissants français et d'autres pays occidentaux.
La règle d'intervention dans l'engagement était "Légitime défense au sens strict".

Les moyens engagés.
Armée de terre-865
Marine-soutien de la mission navale OLIFANT qui incluait la totalité du Groupe aéronaval du porte-avions Foch,un transport de chalands de débarquement et deux engins de débarquement d'infanterie et de chars.

Corps d'appartenance

REGFRANCE 1

2°REP

REGFRANCE 2
3°RPIMa,chef de bataillon Francis Pinaud
avec
17° RGP(une section)
RICM(un escadron)
9°DIMA(soutien)

Matériels
188 véhicules (dont 43 jeeps,34 véhicules légers de reconnaissance et d'appui,20 automitrailleuses légères,engins du genie).

Déploiements
.

21 au 25 août.
2°REP"REGRFANCE1"-En coopération avec l'armée libanaise,tenir le port de Beyrouth,en relevant les unités israéliennes occupant l'enceinte portuaire,pour permettre l'évacuation des convois de combattants palestiniens.Le 25 les Français sont remplacés par les Américains sur le port.

25 au 31 août.
Le détachement français complété par l'arrivée de REGFRANCE2 se déploie avec l'armée libanaise dans le centre ville le long de la ligne verte(ligne de démarcation inter factions).

Le 30 août les derniers Palestiniens sont évacués dont le président Yasser Arafat.

1° au 13 septembre.
aide à l'armée libanaise de la prise de contrôle de Beyrouth Ouest.(dégagements des avenues,neutralisation de mines pièges et explosifs)Les actions quotidiennent consistent à faire établir des contacts entre les différentes parties et à aider à trouver des solutions de conciliation.

Le désengagement a commencé le 11 septembre.12.000 combattants palestiniens ont été évacués,une aide efficace a été apportée à l'armée libanaise dans les missions de prise de contrôle de Beyrouth,dans les opérations de déminage,20 tonnes d'explosifs divers et mines ont été détruites,100 tonnes de munitions et explosifs remis à l'armée libanaise,4000 mètres cubes de terre et matériaux charriés.
Les pertes humaine 12 blessés légers,côté matériels 5 véhicules et deux remorques détruites.

Le départ de la FMI laisse de nouveau le champ libre aux adversaires de tous bords.
En juin 1982, Israël envahit le Liban et fait le siège de Beyrouth (opération « paix en Galilée ) La Force multinationale dont EPAULARD quitte le Liban plus tôt que prévu sous la pression américaine, le 13 septembre,le mandat expirait le 21.
La FMI partie,le président libanais Bechir Gemayel est tué dans un attentat le 14 septembre.Le 15 les Israéliens envahissent Beyrouth Ouest .Le 17 septembre des massacres de réfugiés palestiniens ont lieu dans les camps de Sabra et Chatila.Il y a le risque de la mainmise de la Syrie sur le Liban,Syrie qui a déployé dans la Bekaa une force arabe de dissuasion(la FAD).

Le 21 septembre le nouveau président Amine Gemayel confirme l'appel des autorités libanaises à la FMSB.

Opérations DIODON
Le 19 septembre 1982, se constitue la force multinationale de sécurité à Beyrouth (FMSB)
Mandat
Selon les termes des lettres diplomatiques échangées, le 1er octobre 1982, entre les gouvernements
libanais et français, il s’agit de « s’interposer dans des points où la Force sera mise en place et apporter son soutien au gouvernement libanais et à ses armées pour restaurer sa souveraineté à Beyrouth et à ses alentours, pour assurer ainsi la sécurité des personnes dans la région».
Cet accord entre les deux gouvernements intervient dans le cadre plus vaste de la résolution 521
(07/82) du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant le retrait de l’armée israélienne du Liban et proposant le déploiement d’une force multinationale « pour aider le gouvernement libanais à assurer l’entière protection de la population civile à Beyrouth et aux alentours »

 
La FMSB est constituée de Français , Américains, Italiens ainsi qu'un détachement symbolique de l'armée britannique.
DIODON est le nom de code français.Les approches différentes du problème libanais, se traduisent sur le terrain par des comportements et des actions souvent divergentes même si le but commun est de protéger les populations, d'éviter les massacres , d'aider le gouvernement libanais à recouvrer son autorité sur l'ensemble de Beyrouth, de participer au déminage et au désobusage tout en faisant de l'assistance technique auprès de l'armée libanaise.
Les mille deux cents Marines des Etats-Unis estiment que leur mission ne comporte qu'une action de présence, de nature à imposer au président Amine Gemayel, un traité de paix avec Israël. Ils se cantonnent donc à l'aéroport de Beyrouth. Deux mille Italiens tiennent position dans la banlieue sud de la capitale.Les Anglais quand à eux n'arrivent qu'en février 1983.

Règles d'engagement:
L'emploi des armes est limité à la légitime défense,sauf nécessité absolue,les hommes doivent faire preuve de la plus stricte neutralité et les contingents étrangers doivent être accompagnés de responsables de l'armée libanaise.

Cinq opérations DIODON s'étalent alors sur 18 mois.
Les corps d'appartenance:
-EM/11DP,Groupement aéroporté(GAP)
-3°RPIMa
-8°RPIMa
-2°RIMa
-1°RHP
-17°RGP
-1°BPCS
-21°RIMa
-RICM
-EM 9° DIMa
-11°RAMa(Cie de marche)
-3°RIMa
--59° Cie de Génie
-9°RCS
-EM 31° Brigade
-2°REI
-1°REC
-1°RE
-6°RIP(Cies 6°RPIMa -1°RCP-9°RCP -35°RAP)
-7°RPCS
-12°RA
-501 RCC
-Commando Marine TREPPEL.



DIODON1 (9/1982 à 1/ 1983)
Quatre détachements sont acheminés de France à partir du 21 septembre.
Les effectifs effectuent des contrôles de zones et recherches d'armes au camp de Sabra et dans la région de Chiyah,des déminages dans des camps de Sabra et Chatila.Les unités connaissent une détérioration
du climat au fil des réactions intempestives des factions armées adverses.


Dispositif de l'opération:
1° EMT à la résidence des Pins(ambassade de France)
2°EMT entre le camp de Chabra et la mer
Genie au centre culturel français
Soutien à l'hippodrome et port de Beyrouth.
Une soixantaine de postes tenus par des effectifs d'un groupe à une section.

DIODON2 (1/1983 à 5/1983)
La FMSB se déploie conjointement avec l'armée libanaise dans le grand Beyrouth et DIODON occupe trois postes désignés .
DIODON 2 doit faire face aux premiers attentats perpétrés contre la FMSB et des tirs d'artillerie syrienne sur le PC français de la résidence des Pins.En avril un attentat contre l'ambassade des Etats-Unis qui fait 58 morts ainsi qu'une centaine de blessés.
Afin d'améliorer la sécurité un regroupement des postes de niveau section est mis en place,et un renforcement des troupes est décidé.

DIODON3 (5/1983 à 9/1983)
DIODON 3 continue la mission de DIODON 2.Son dispositif s'est ressérré sur six îlots principaux,les camps palestiniens,l'ambassade,la Résidence et le Bois des Pins,la chancellerie,le port,le carrefour Tell Zaatar,les axes de liaison avec 40 postes occupés.
Une demande du général de brigade Coullon en moyens blindés et en aviation légère pour accompagner une extension de la zone d'action n'est pas suivie d'effet.L'armée libanaise augmente son activité en ville,sans concertation avec la FMSB,provoquant des incidents ou affrontements,comme le 15 juillet avec des réfugiés chiites et kurdes,dans la zone de la milice Amal(secteur français).La FMSB se trouve ainsi prise entre deux feux sans être directement visée.
Comme l'armée libanaise entreprend des missions de maintien de l'ordre contestée par la population,l'attitude de cette population devient moins favorable.

En juillet le 17RGP a perdu six sapeurs dans l'écroulement de l'immeuble Roselet,des combats AMAL/armée libanaise ont eu lieu autour du poste Béatrice,des tirs d'obus ou RPG sur postes ou PC/DIODON.
En septembre des tirs de 120mm sur PC Elise et Cécile,le lieutenant colonel Sahler du 17°RGP et sont chauffeur ont été tués.Et le 22 le dépôt de munitions de l'armée italienne explose.

ceci est un copier:coller provenant du site www. cinquantenaire de Verdun.Le texte est de Jean Nichon.
Situations ambiguës
10 juin : au ministre Charles Hernu en inspection de Diodon, corseté d'un gilet pare-éclat immaculé, qui l'interroge, mon conducteur et garde du corps livre sa perception de la situation « On nous bombarde, nous ne savons pas d'où cela vient. On ne peut donc pas riposter. Ou alors ce sont « nos alliés » qui tirent et nous ne pouvons rien faire sans envenimer un peu plus la situation. »
Quelques exemples illustreront le propos de mon sagace caporal-chef :
- les miliciens phalangistes exaspérés, ivres de fatigue, maîtrisant à peine leur arsenal d'armes individuelles, nous poussent à l'intervention car « Mitterrand est un druzze » !
- du 28 août au 1er septembre, l'armée libanaise se déploie de l'est vers l'ouest de Beyrouth pour désorganiser et détruire les factions armées. Elle traverse notre dispositif en faisant la boule de feu…
Bombardements préparatoires et d'accompagnement ponctuent chaque action. Tirs a priori au canon et à la mitrailleuse fusent de tous les chars. Nous nous enterrons un peu plus et comptons les coups.
La batterie syrienne de Salima nous envoie quatre-vingt-onze obus en six heures. Nous limitons la riposte et les tirs de semonce aux menaces avérées de nos postes.
Des « civils » non identifiés se réfugient dans nos trous à rat.
- Nuit du 3 au 4 septembre : alors que l'armée libanaise réarticule son dispositif pour fouiller les quartiers et îlots armés non contrôlés, Tsahal entame son repli du Chouf, hauteurs sud de Beyrouth.
Ce retrait, subit et rapide, provoque immédiatement la course infernale entre chrétiens et druzzes pour assurer le contrôle des villes et villages.

La sale guerre, dont les ravages s'exercent sournoisement sur la ville à coups d'obus et de voitures piégées, s'épanouit alors ouvertement : villages rasés, chrétiens égorgés, déportés, massacres rituels, pas de prisonniers.
La FMSB oppose un non catégorique au président libanais Amine Gemayel à sa demande d'envoi de soldats dans le Chouf.
L'arme à la bretelle, nous dénombrons à Beyrouth ceux des morts et des blessés qui y sont conduits.
- Le 7 septembre : après avoir évacué nos postes exposés aux bombardements et aux exactions, nous honorons nos morts. Le ministre des Affaires étrangères Claude Cheysson « intervient énergiquement » auprès des Syriens !
A11 h 50, les super-Étendard du Foch, qui croise au large avec ses bâtiments de conserve, survolent Beyrouth.
La Frégate US Bowen détruit une pièce d'artillerie à Chemlane, bien en dehors de Beyrouth. L'intimidation escomptée sera de très courte durée.

- A compter du 12 septembre : jets de grenade sur les sentinelles, reprise des tirs d'artillerie. Le palais présidentiel, les ambassades française et américaine regroupées à Baabda sont bombardées.
L'ambassadeur Fernand Wibeaux se déplace à fond de VAB, les super-étendard tirent sur Dhour Choueir …
- Le 20 septembre un cessez-le-feu est convenu entre Damas et Beyrouth. La FMSB ne l'a toujours pas ouvert ce feu !

DIODON 4 (9/1983 à 1/1984)

DIODON 4 .Le déploiement de DIODON 4 est marqué par une intensification des bombardements sur la ville ,les unités françaises étant directement visées.
Marqué aussi par deux attentats par camions piégés commis le 23 octobre contre les détachements français et américains de la FMSB.

225 Marines sont tués à l'aéroport dans leur PC.

Le Drakkar-au matin le poste de la 3° compagnie du 1°RCP subit un attentat qui cause la mort de 58 paras des 1° et 9°RCP.

Après ces attentats,le dispositif a été réduit à une trentaine de postes,à la fin du mois de janvier,il ne restera plus que 15 postes de section avec évacuation des camps palestiniens,quatre îlots restants,la Résidence,la chancellerie,le port,Tell Zaatar;
En réaction des deux gouvernement,des avions du Foch détruisent un camp militaire vidé de ses Hezbollah semble t'il prévenus par une indiscrétion délibérée de source française et les Américains lancent un raid contre des batteries syriennes aux environs de Beyrouth.Ces raids sont suivis par 46 attaques en six jours et la destruction par camion piégé du poste Frégate le 21 décembre.



DIODON 5 (2/1984 à 3/1984)
DIODON5 ,en très peu de temps l'armée libanaise n'existe plus à Beyrouth Ouest,les camps palestiniens passent sous la responsabilité de la FINUL,permettant de resserrer le dispositif en mettant l'effort sur la sécurité passive. Le 6 février 1984, c'est l'embrasement dans Beyrouth entre toutes les factions rivales. Impuissante, la FMSB est repliée.

Dégagement de DIODON,opération CARLET.(du 24 mars au 8 avril,par voie maritime)
Le 30 mars toutes les positions sont évacuées,personnels et véhicules restants regroupés en sureté au port et embarqués.
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Le Drakkar.cette image provient de la couverture du DLP nr 206
à suivre
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