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19 juin 2011 7 19 /06 /juin /2011 13:47

ER.jpgLe journal l'Est Républicain a mis en ligne, sur le net ,ce reportage en format pdf sur le général Bigeard,que vous aurez sans doute plaisir à lire ou à relire ici,tel qu'il apparait sur le net.

 

 

 

                 un clic sur lun ou l'autre des liens ci dessous: (patientez un peu)

 

                                          link

 

 

  Le-general-Bigeard-a-travers-L-Est-Republicain(1) Le-general-Bigeard-a-travers-L-Est-Republicain(1)

 

 

                                                       ER

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15 juin 2011 3 15 /06 /juin /2011 11:00

                 Cela fait un an que le Général Bigeard nous a quitté.

 

Pour Mémoire.obsèques en cathédrale de Toul le 21 juin.

Toul-obseques-Gal-Bigeard-15.JPG

 

lien vers  articles sur la cérémonie à Toul.

21 juin-obsèques du Général Bigeard à Toul.

France3.fr-Quelques vidéos sur les obsèques du Général Bigeard à Toul.

 

liens vers les articles de la cérémonie des Invalides.

Cérémonie aux Invalides du général Bigeard.(DVD YouTube).

Compte rendu et hommage au général Bigeard aux Invalides.


 

Après son décès,le Général Bigeard souhaitait effectuer son dernier voyage au Vietnam,il avait demandé à ses proches que ses cendres soient dispersées dans la cuvette de Dien Bien Phu,afin qu'elles rejoignent celles de ses compagnons,soldats et officiers disparus au cours de la 

bataille en 1954.

 

Mais les choses ne sont pas simples.Aujourd'hui,l'urne funéraire est toujours entreposée dans un crématorium de Lorraine et selon la législation en vigueur,celle-ci ne peut rester plus d'un an dans l'établissement.Le délai passé,le réceptacle doit être déposé dans une sépulture ou un columbarium,elle peut être fixée à un monument funéraire,les cendre peuvent aussi être dispersées dans un jardin du souvenir.

Dans l'attente d'une solution finale,les cendres du Général pourraient être déposées à Fréjus,au Mémorial des guerres d'Indochine.

 

 

                                                   La Fondation Bigeard.


Près de un an après son décès ,la Fondation du Général Bigeard vient d’être créée sous l’égide de la Fondation de France,  La veuve du Général ,Gaby Bigeard, sa fille Marie-France Bigeard, Maître Anne-Marie Quenette, l'avocat de la famille Bigeard et René Guitton, éditeur ont signé le jeudi 9 juin la convention qui donne naissance à cette fondation, à Toul, dans l’ancien bureau du Général Bigeard.

Le Colonel Jacques Allaire, compagnon d’armes du Général et le Général Jean-Louis Brette,  également fondateurs mais non présents , avaient donné leur pouvoir.
La fondation Général Bigeard a pour objet de perpétuer l'oeuvre et la mémoire de Marcel Bigeard en s'attachant notamment à promouvoir auprès de la jeunesse les valeurs de courage et de fierté de la patrie, dans l'esprit du général, disent les membres fondateurs dans un communiqué.

 

L'ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing, dont Marcel Bigeard fut le secrétaire d'Etat à la Défense (1975-1976), a été nommé président d'honneur de la fondation.



.                                          Fondation Bigeard @ Fondation de France


                            

 

bigeard--l-hommage-

 

 

Livre-Bigeard,l'hommage.

 

 

 

 

 

L’ouvrage relate  la cérémonie des obsèques en la cathédrale de Toul, et le dernier honneur de la République aux Invalides, à Paris. Bigeard, l'hommage restera un livre de collection qui témoignera de l’inoubliable. Cet ouvrage collectif est préfacé et dirigé par René Guitton, éditeur et ami de longue date du général Bigeard. Le bénéfice des droits d’auteur de ce livre sera versé à la « Fondation Marcel Bigeard » placée sous l’égide de la Fondation de France.

 

 

 

 

 

 

 

 

Tous nos articles sur le Général:  Articles sur le général Bigeard;

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20 janvier 2011 4 20 /01 /janvier /2011 16:57

  

                      Subject: général Bigeard

 

 

002L’urne contenant les cendres du général Bigeard est bien encombrante. Le Vietnam a refusé la dispersion au-dessus de Diên Biên Phù. Gaby, sa veuve, en appelle à Michèle Alliot-Marie.

Gabrielle Bigeard, 90 ans, est un vaillant petit soldat. La veuve du général Bigeard tient de son mari, elle ne lâche pas. Mais elle livre en ce moment un combat inégal et incertain : obtenir que les cendres de son Marcel, décédé le 18 juin 2010, soient dispersées au Vietnam, au-dessus de Diên Biên Phù.
 En exigeant cela dans son testament moral, le généra l se doutait bien « que ça emmerderait la France et le Vietnam, comme il disait », rapporte la fidèle Gaby.
 Effectivement, la question est sensible et pour tout dire, diplomatiquement complexe.
 D’ailleurs en juillet dernier, Hervé Morin, alors ministre de la Défense, qui se rendait en voyage officiel au Vietnam, avait préféré ne pas évoquer officiellement cette question, afin de ne pas embarrasser ses hôtes vietnamiens. Le nom de Bigeard, emblématique soldat de cette grande bataille qui fut un désastre pour l’armée française en mai 1954, reste encore vivace là-bas.


Gaby, triste et déçue


A l’époque, Gaby qui comprenait bien les réticences possibles des Vietnamiens, pensait que la dispersion des cendres pourrait être accomplie par des anciens d’Indochine. «  Il n’aimait pas les cimetières et son vœu le plus cher était de reposer aux côtés de ses camarades tombés au champ d’honneur ». Elle semble cependant avoir perdu la première manche, le Vietnam ayant opposé une fin de non-recevoir, ne souhaitant pas créer un précédent. «  Je suis triste, bien triste et je suis déçue car je ne pensais pas que ça créerait autant de problème », soupire celle qui veille avec quelques autres fidèles sur la mémoire du grand soldat. La veuve du général a donc décidé de changer son fusil d’épaule. Un courrier vient d’être adressé à la ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie pour lui demander de débloquer l’affaire. «  On pourrait déposer l’urne dans une petite stèle au pied du monument érigé à la mémoire de tous les combattants de cette bataille », lance M e Anne-Marie Quenette, qui épaule Mme Bigeard dans ce combat.
 Mais même cela semble incertain. Et au Quai d’Orsay, on ne se précipite pas pour répondre à la veuve du soldat le plus décoré de France, ce qui ajoute encore à la tristesse de Mme Bigeard. L’affaire, qui donne lieu sur la toile à quelques échanges passionnés devra en tous les cas se régler assez rapidement.
 Légalement, les cendres, qui attendent au funérarium de Toul, devront connaître une affectation dans les prochaines semaines.
 Pendant ce temps, la Fondation Général-Bigeard est en cours de constitution. Valéry Giscard d’Estaing a accepté de la présider.

M. R.

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25 juillet 2010 7 25 /07 /juillet /2010 10:51

Copie d'un article de journal transmise via notre président.L'article est écrit par Patrick Perroto.

 

 

Polémique aux  Invalides ,des anciens avaient entonné des chants non prévus au cérémonial.

Obsèques de Bigeard : rififi chez les paras

CA CHAUFFE sous les bérets rouges. Révélé par "secret défense" la blog de Jean-Dominique Merchet,journaliste spécialisé dans les questions de défense à Libération,  l'affaire secoue le Landerneau des paracolos.
Dans un courrier adressé à l'Union nationale des parachutistes ,le gouverneur militaire de Paris, le général Bruno Dary, lui-même ancien para, fustige le comportement des anciens paras lors de la cérémonie en hommage au général Bigeard dans la cour des Invalides à Paris le 22 juin dernier,  un comportement jugé "indigne d'eux, des paras et même de l'homme que nous pleurions".
L'officier étoilé reproche aux anciens d'avoir entonné des chants "au mépris du cérémonial qui prévoyait la Marche funèbre de Chopin.Des anciens ont effectivement "mal interprété mais avec émotion "selon un témoin, trois chants: "la prière du para" "l'Hymne à Saint-Michel"et "J'avais un camarade".
"Ce qui fait la grandeur du cérémonial militaire, c'est d'abord sa sobriété puis son uniformité quel que soit le grade du défunt. Il n'y a pas besoin d'en rajouter ",écrit le général Dary. Pour lui, les associations d'anciens" n'ont pas à faire cavalier seul et à jouer leur propre partition en faisant preuve d'un manque manifeste de discipline devant leurs jeunes camarades paras, tout cela bien sur en profitant du courageux anonymat du spectateur".
Une figure du monde para, le général François Cann , qui n'est plus en activité mais préside une association d'anciens, a répondu à son homologue. Il lui dit regretter de n'avoir pas pris" l'initiative "des chants "pour exprimer à mon chef la profonde affection que je lui ai toujours portée",même s'il les a accompagnés de "toute son âme".Surtout, ajoute-t-il, "je suis certain que de Là-haut, le général Bigeard aurait préféré une dernière sortie sous les chants de ses paras que sous les accents de la Marche funèbre de Chopin ,n'en déplaise aux musiciens de la Garde républicaine".
Sur le blog "Secret défense",des commentaires voient dans ces chants entonnés par les anciens paras un dernier pied de nez de Bigeard,qui a toujours été rétif à l'ordre établi. Comme il l'aurait dit, "en avant les petits gars".

 

Ceci est la copie de l'article écrit par Patrick PERROTO.



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19 juillet 2010 1 19 /07 /juillet /2010 16:48

  Vidéos de France3.fr. un clic sur ce lien  link

 

Capture01.jpg

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8 juillet 2010 4 08 /07 /juillet /2010 14:20

 

DLP-001Si vous appartenez à l'UNP,vous avez lu l'éditorial du Général PIQUEMAL dans le dernier numero DLP 213.Pour ceux qui n'ont pu lire cet édito,nous le recopions ici.

 

Ancien para,dans ta région tu trouveras une section UNP à laquelle adhérer.

 

                   *******************************
Le Général Bigeard:un soldat de légende ,une icône nous a quitté.........

Cet éditorial devait porter sur la crise de l'euro,le retour des nationalistes et le repli  identitaire.
Mais l'actualité commande....

Ultime clin d'oeil de l'histoire ou pied de nez malicieux,le Général Marcel Bigeard,mondialement connu,icône vivante des parachutistes,membre du comité d'honneur de l'UNP,est mort le 18 juin,jour de la célébration du 70ème anniversaire de l'Appel de 1940.
Il me l'avait déclaré le 24 avril lors de notre dernière rencontre à Toul.Ce dernier combat contre la vieillesse et la mort était perdu d'avance.Pourtant,il aurait voulu mourir debout.Jusqu'au bout,luttant avec énergie et détermination,jusqu'à son dernier souffle,sa vie aura été un magnifique combat.


capture 3

image de Jean-Claude Houlné,prise alors qu'il accompagnait le général Piquemal en visite à Toul.


 

Depuis novembre 2009,sa santé s'était déteriorée.Ces derniers mois,le général s'éteignait comme une bougie qui se consume.Il alternait les séjours à l'hôpital et les retours à son domicile.Malgrè son mental d'acier,il se sentait faible,presque vulnérable.Depuis sa dernière sortie du CHU de Nancy ,sans doute avait-il compris qu'il n'y retournerait pas.


Lundi 21 juin à 15 heures dans la cathédrale de Toul,nous étions 300 paras,50 drapeaux de l'UNP,venus de Lorraine,d'Alsace,de Bourgogne,du Nord mais aussi de toute la France à l'entourer  pour ce dernier hommage dans sa ville natale à laquelle,il était si attaché.


Rarement,peut être même jamais,cette cathédrale gothique n'a vécu un tel moment d'émotion et de partage!


Dans la nef baignée de lumière,près de deux mille personnes se trouvent dans la tristesse et le recueillement,pour dire adieu à "Bruno".A 15h30,l'aumonier Roland Noël accueille Mme Bigeard et sa fille,sur le parvis de la cathédrale Saint-Etienne.Derrière les autorités,les officiels,les paras et les amis se tient toute une foule de badauds qui n' a pu pénétrer à l'intérieur.
Dans le choeur,huit militaires du 3ème RPIMa encadrent le cercueil recouvert du drap tricolore sur lequel repose la képi du général et la Grand-Croix de la Légion d'Honneur.Tout autour ont pris place près de deux cent drapeaux.

Toul obsèques Gal Bigeard-23

origine image:section de Sarrebourg.


Très ému,Valery Giscard d'Estaing prononce une allocution poignante et souhaite partager trois souvenirs avec l'assistance:l'annonce de la chute de DBP à l'assemblée nationale le 8 mai 1954,la remise de la Grand-Croix de la Légion d'Honneur en septembre 1974,et la nomination en janvier 1975,comme secrétaire d'Etat à la Défense afin de régler le problème des comités de soldats et le malaise dans l'armée.
Enfin,le ministre de la Défense  Hervé Morin dans un éloge funèbre appuyé met en exergue les temps forts de la carrière exceptionnelle du général Bigeard.
Après quelques secondes de silence,des centaines de voix entonnent la bouleversante"Prière du para" suivi de la sonnerie aux Morts et de " La Marseillaise".
Les voûtes de la cathédrale  de Toul en garderont longtemps l'écho.

 

 

 

Puis mardi 22 juin, aux Invalides,le Soldat le plus décoré de France a reçu l'hommage de la Nation d'abord dans la cathédrale Saint-Louis"l'Eglise des Soldats" par un requiem auquel assistaient la famille,le Premier ministre François Fillon,l'ancien président de la République Valery Giscard d'Estaing,les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat,les présidents des deux commissions  de la Défense,le secrétaire d'Etat aux Anciens Combattants Hubert Falco,la secrétaire d'Etat à la Famille Nadine Morano,les autorités civiles et militaires et les amis.


Comme la veille à Toul,l'UNP était représentée par une trentaine de drapeaux et près de 300 paras venus de tous les coins de France.
Salué par une centaine de drapeaux,le cercueil porté par huit paras du 3ème RPIMa a rejoint la cour d'Honneur accompagné des chants"la Prière du para" et '"j'avais un camarade"interprétés par tous les paras et frères d'armes présents.


Avant les honneurs militaires rendus par des détachements du 3èmeRPIMa,du 516ème RT de Toul,de la Garde Républicaine,de la Marine et de l'armée de l'Air et la sonnerie aux Morts,dans un style sobre et dépouillé,le Premier ministre prononce un bel éloge devant la dépouille mortelle du général Bigeard.
A mon sens,l'hommage national des Invalides au général Bigeard appelle deux observations importantes.
Misérablement,il a seulement bénéficié d'une poignée de secondes furtives sur nos chaînes de TV,alors que le pitoyable,le scandaleux,l'ignoble psychodrame de notre équipe de France de football a occupé pendant plus de 30 minutes nos antennes.Honteux,immonde et lamentable.
Ne pensez vous pas aussi que le parcourt exceptionnel,de légende,du général Bigeard,héros de la Résistance,des guerres d'Indochine et d'Algérie,officier le plus décoré de l'armée française,dernier soldat emblématique de notre époque,méritait la présence aux Invalides du Président de la République,chef des armées?

Mon général,je me tourne à présent vers vous.
Légende des paras,vous venez de nous quitter.Un vide immense frappe la communauté parachutiste.Vous nous manquez déjà.


Vous venez de rejoindre la piste sans fin et Saint-Michel.Frappé dans sa chair,bouleversé,meurtri,le monde parachutiste est en grand deuil.Il vient de perdre sa plus grande figure.
Guerrier prestigieux,23 ans de guerre,25 citations,5 blessures,héros,grand patriote,vous avez marqué votre génération et resterez un des plus grands centurions du 20ème siècle.Votre destin exemplaire et exceptionnel continuera d'éclairer encore longtemps la route des parachutistes d'aujourd'hui et de demain.


Chef exceptionnel,adoré de vos hommes,vous possédiez un charisme et un rayonnement hors du commun.Doué d'un sixième sens,possédant une baraka extraordinaire,meneur d'hommes incomparable,vous vous êtes illustré,en Europe,en Indochine et en Algérie
Vous aimiez passionnément la France et étiez un très grand patriote.Successivement illustre soldat, homme politique  atypique et écouté,écrivain décapant et audacieux,vous demeurerez un homme au parcourt de légende fabuleux,unique et admirable.
Vous avez rejoint par la grande porte le Panthéon des paras et pouvez prendre place au paradis des soldats.
Vous le savez,le général Douglas Mac Arthur,un autre très grand soldat disait lors de son départ en 1951:"Les vieux soldats ne meurent jamais,ils s'effacent lentement".Mon général,devenu une légende,vous ne disparaissez pas,vous restez et resterez toujours présent.
Prochainement,comme vous le souhaitiez,vous accomplirez votre troisième et dernier saut sur Dien Bien Phu pour rejoindre tous vos frères d'armes morts héroïquement dans la cuvette en 1954.
Vendredi 18 juin à 94 ans,vous êtes parti silencieusement et avez posé votre sac.
A Toul,aux Invalides,afin de témoigner considération,estime,admiration et affection au grand soldat,à la figure de légende,au chef charismatique et hors du commun,à l'homme de caractère,d'action que vous avez été,nombreux sont venus les paras et les Français.
Ils gardent de vous l'image forte d'un phare éclatant dans un monde sombre et d'un roc de certitudes au milieu de la tempête.Vous aviez le panache et le brio des grands et la fierté des seigneurs de la guerre,caste dont vous faisiez partie.
Ce qui frappait le plus à votre contact était à la fois votre confiance en l'avenir,votre courage indomptable,votre détermination,vos inébranlables  convictions et votre Amour de la Patrie et de la France  dont vous resterez un extraordinaire serviteur.
Vous nous avez quitté mon général,mais vous demeurez pour tous ceux  qui suivent un modèle emblématique ,une figure de proue et un symbole vivant.
Après cette destinée de légende,vous entrez dans le Panthéon de la famille parachutiste qui vous accueille avec déférence et admiration.
Au nom de tous les parachutistes,de tous ceux qui vous ont aimé,apprécié,admiré,avec déférence,nous vous exprimons,mon général,toute notre immense reconnaissance pour les services éminents que vous avez rendus à notre Armée et à la France.
Que Saint-Michel vous reçoive dans son éternité et vous réserve une place éminente au paradis des parachutistes.

Vous le savez
.'Le tombeau des Morts est le coeur des Vivants".Alors sachez mon général que vous vivrez toujours dans notre coeur et que la France,les parachutistes ne vous oublieront pas.


Ils vous saluent
le coeur serré
et vous disent ADIEU.


Par le Général de corps d'armée (2S)
Christian PIQUEMAL
Président de l'Union Nationale des Parachutistes.

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2 juillet 2010 5 02 /07 /juillet /2010 11:00

Ce texte date de 2007,il a été écrit sur le site "Para de Tous Horizons(PTH)" .L'auteur précise que celui ci a été lu par le général et apprécié.

Ce texte est diffusé ici avec autorisation de l'auteur.

avt_de10.jpg


 

 

LIEN VERS LE SITE PTH:  link

 

 


 

 

                                                    Marcel




Dans une étable de Bethlehem, un enfant vient de naître. Ses parents, Marie et Joseph, ne se rendent certainement pas compte qu’il va changer la face du monde.

D’ailleurs, les parents en général ont-ils la moindre idée, penchés sur le berceau de leur progéniture, de l’influence que ce dernier va avoir, sur la marche de l’histoire ?

Qu’ont dû penser cet aiguilleur de la SNCF, et son épouse La Sophie, ce 14 février 1916, penchés sur le berceau du petit Marcel, alors que la bataille de Verdun, débutait à quelques kilomètres de là.

Quatorze années plus tard, ils seront fiers de le voir, brillamment passer son certificat d’études,mais n’est ce pas là, la vie commune de tout un chacun?

Il trouvera ensuite un emploi à la Société Générale de sa petite ville de Lorraine, et s’entichera de sa voisine, la jeune Gaby qui sera l’amour de sa vie,et deviendra plus tard sa compagne pour toujours.

Mais hélas, comme dit la chanson, les beaux jours sont si courts.

À vingt ans, Marcel, est appelé au service militaire, deux ans c’est long, surtout lorsque l’on est pas trop militariste. Je cite Marcel « En 36, appelé pour le service militaire, si on m’avait demandé mon avis, j’aurais dit que je ne tenais pas à y aller. À vingt ans, j’avais mon boulot à la banque, j’avais Gaby qui avait seize ans et nous étions follement amoureux. J’étais parfaitement heureux. »

Il partira donc vers Haguenau pour être, affecté au 23éme RI, duquel il sera libéré, en 1938 avec le grade de caporal chef. Il retrouvera alors, sa Gaby et son emploi.

Hélas la chanson dit aussi :
Le bonheur dure peu sur la terre
Entends-tu tout là bas le tambour ?
Mon doux cœur je m’en vais à la guerre…

Marcel est rappelé en 1939, au 79e Régiment d'Infanterie de Forteresse, dans le sous-secteur fortifié de Hoffen de la Ligne Maginot.

Promu sergent il se porte volontaire pour les groupes francs. Patrouilles sur les lignes de combat et embuscades, lui valent d’être nommé sergent-chef, puis adjudant à vingt-quatre ans.

Pourquoi ce revirement, ces volontariats alors que Marcel n’est pas pour l’armée ?

Une fois encore je le cite : « Après deux années, [de service militaire] j’étais heureux de m’être fait de bons copains mais braqué contre un encadrement sans âme, j’étais même plutôt antimilitariste. Et quand on m’a rappelé pour défendre la patrie, là ça a été autre chose. »

Malgré ces durs combats, les Allemands envahissent la France, le 22 juin 1940 l'Armistice est signé.

Marcel, alors Adjudant, une blessure et trois croix de guerre à son actif, est fait prisonnier et envoyé au camp de Limbourg, d’où il tentera par trois fois de s évader. La troisième tentative, en novembre 1941 sera la bonne. Il retourne à Toul, sa ville natale, non sans croiser dans le train, à Rémilly, sa sœur qui lui dit émue, qu’il ressemble tant à son frère prisonnier des Allemands.
Etant encore en zone occupée, il ne pourra se faire reconnaître d’elle, et continuera son périple en direction Nice en zone libre où il séjournera jusqu’en 42.

Marcel, est un patriote, la France, et surtout sa Lorraine est à nouveau occupée par les Allemands, il faut les combattre. Après de multiples péripéties, il passe en Afrique et rejoint Dakar, où il est nommé adjudant, chef de section d'une compagnie de coloniaux.

En octobre 1943 il rallie Mekhnès et est promu sous-lieutenant.

Il se porte alors volontaire, pour suivre un entraînement au saut à Alger, afin d’être parachuté en France, pour des missions de sabotage avec les résistants.

Il sera parachuté le 8 août 1944 en Ariège, où - après quelques démêlés avec des résistants républicains Espagnols - sous le nom de code "commandant Aube", ses actions lui vaudront une citation à l'ordre de la division et une nomination dans l'ordre national de la Légion d'honneur. À vingt-huit ans il est chevalier de la Légion d'honneur, titulaire de la Distinguished Service Order anglaise et de cinq citations et aura reçu une blessure de guerre.

Marcel sera désigné, pour créer et diriger une école de cadres, au Pilat près
de Bordeaux, où se mélangeront Saint-cyriens et anciens FFI/FTP. Il finira la guerre en Allemagne, avec le grade de capitaine au 23e régiment d'infanterie coloniale.

Beau parcours pour un antimilitariste, me direz vous.
Oui certes, mais alors, pourquoi nous parler de lui? Le fait d’avoir été parachuté, n’en fait pas un parachutiste…

C’est exact, ce n’est pas un parachutiste, pas encore, à ce moment du récit je me rends compte que j’ai oublié de vous préciser le patronyme de Marcel.

En fait, le petit saute ruisseau de la société générale, s’appelle Marcel…Bigeard.

C’est à présent que son destin l'attend. Il aurait pu comme beaucoup d’autres se faire démobiliser. Mais non, il veut servir…

En septembre 1945 il part pour l'Indochine, affecté Gia-Dinh près de Saigon, il va parcourir la Cochinchine de long en large. Les Viets n’en sont alors qu’à leurs débuts et en mars 1946, à Haiphong, un cessez-le-feu est signé entre le général Leclerc et Ho Chi Minh.

Il ne sera pas respecté par les Viets…

A cette époque, Bigeard est affecté à Ban Chiieng Puoc, sur la RC 41 à la tête d’une centaine d’hommes dans un poste avancé au contact des Viets. Avec cet effectif, il forme quatre groupes de commandos, qui effectuent, durant quatre mois, des raids payants sur les arrières des ennemis. Les coloniaux de ce poste étant rapatriables, il reste en pays Thaï, avec quatre cent cinquante Thaïs encadrés par des officiers et sous officiers français. D'octobre 1946 à octobre 1947 Bigeard et ses hommes refouleront les Viets à 120Km de la RC 41.

Son premier séjour touchant à sa fin il est rapatrié en métropole.

1948 le voit toujours capitaine, chevalier de la Légion d'honneur, la Distinguished Service Order anglaise, cinq citations, onze fois la croix de guerre, deux blessures de guerre.

Dans le cadre de la rotation-formation des bataillons parachutistes vers l’Indochine, il partira, durant huit mois, former une compagnie du 3e bataillon para à Saint-Brieuc en Bretagne.

Puis ce sera le départ pour un deuxième séjour indochinois, le Tonkin, Haiphong, le Delta,

En pays Thaï le poste de Yen Chau sur la route 41 vient d'être attaqué, il saute de nuit, avec sa compagnie, sur le poste. En deux mois de combats, il perdra 30 paras dans cette mission, 200 Viets seront tués.

Le 15 mars 1949 dans une jeep sur la RC 41 lors d'une patrouille, sa section en camions, il échappe à une embuscade, son chauffeur et un médecin lieutenant sont tués.

Entre mars 49 et avril 50, il forme et commande le 3e bataillon thaï, qui ne comptera pas moins de 2530 hommes, encadrés par des officiers et sous officiers paras français, ce bataillon éliminera les Viets du pays Thaï.

En avril 50 toujours capitaine, Bigeard retourne à Hanoi, pour commander le bataillon de marche indochinois basé à Haiduong. Sans cesse en opération jusqu'en novembre 50 dans le Delta, le bilan se comptera en centaines de Viets tués, ainsi qu’en armes et munitions récupérées.

Rapatriable fin novembre 50, il passe quatre mois de permission à Toul. A la suite de quoi, il est affecté en avril 51 à Vannes Meucon – La BETAP de l’époque- afin de commander la demi-brigade para qui forme des bataillons paras pour l'Indochine.

Septembre 51, il est à Saint Brieuc, occupé à former le 6e bataillon para. Il est enfin nommé commandant en janvier 1952.

Son troisième séjour en Indochine débute le 20 juin 52, à la tête 6e Bataillon de Parachutistes Coloniaux.

En opération dans le Delta, le 15 octobre 52 il sera parachuté en catastrophe, avec le 6, sur Tulé en pays Thaï, du 16 au 23 octobre avec 800 paras il fera face à la division Viet 312 qui compte 12000 hommes.
Après un repli, légendaire, de quatre jours et plus de cent kilomètres de marches forcées et d’accrochages incessants, il rejoint, alors que son bataillon était considéré comme perdu, une zone plus calme derrière la rivière noire.
« La rivière noire, c’est le Thalassa du 6e », dira le parachutiste Combes, qui avait lu Xénophon

Cet exploit vaudra au 6 le surnom de « Bataillon Zatopek »

Quatre cents citations seront accordées aux hommes du bataillon, et Marcel reçoit la cravate de commandeur de la légion d’honneur. Sa maman, La Sophie, peut en être fière.

Suite à cette offensive, tout le pays Thaï noir est aux mains des Viets à l’exception du terrain de Nasan, Bigeard est parachuté avec ses hommes le 25 décembre 52 à Ban Som à 30km au sud de la base, il effectue un raid sur Chien Dong et Sonla pour défendre la zone de Nasan jusqu'en mars 53.

En mai de la même année le commandement décide d’abandonner Nasan. L’aide de l'URSS et de la Chine aux Viets, est de plus en plus importante, et tout le pays Thaï est maintenant aux mains du Vietminh.

C’est l’époque où, d’après son indicatif radio, Bigeard est devenu Bruno.

L’époque il le dit : « nous vivions les plus belles années de notre vie. Les plus belles parce que les plus dures. Elles étaient aussi les années les plus amicales, les plus orgueilleuses, et les plus solitaires :

Les plus amicales parce que nous étions, à la vie,à la mort, entre camarades ;

Les plus orgueilleuses parce que jamais autant nous n'aurions la fierté de notre tenue et de notre uniforme.

Les plus solitaires enfin, parce que nous menions en des terres lointaines un combat d'idéal, aussi ignoré de la métropole que celui des Croisés de la première croisade, il y a neuf cents ans, quand le moine Bruno, mon saint patron à la guerre, fondait l'ordre des Chartreux.

Oui, les camarades parachutistes, les solitaires parachutistes, les orgueilleux parachutistes étaient alors portés par un destin semblable à celui des Croisés ou à celui des moines, des moines guerriers, des Templiers. »

17 juillet c’est l’affaire de Langson, tenu par les Viets, où il saute sur avec son 6e et 8e GCP de Tourret Afin de détruire des dépôts d'armes, camouflés dans les grottes que le génie fera sauter.
Les fuites étant nombreuses, le général Navarre, décide, afin de camoufler l’opération de faire défiler les paras à Hanoï. Le lendemain c’est le départ pour Bach Mai où attendent les Dakotas. Puis ce sera le saut, la phase active de l’opération « Hirondelle » vient de commencer. Le bilan sera estimé à trois mois des approvisionnements ennemis, dans les grottes on trouvera même six camions Molotova, fournis par « le grand frère soviétique ».
Parlant d’une grotte, Bigeard écrira dans son bilan : « Deux F.M. Skoda récupérés. Mille F.M. Skoda détruits. » Seront également détruits cinquante mortiers, ainsi qu'un important stock d’essence et de munitions.

Puis ce sera l’opération « Castor ». Le 20 novembre 53, le 6 est parachuté sur la cuvette de Diên-Biên-Phu. Hélas, pour eux,les Viets occupent la DZ Natacha, des combats au corps à corps seront nécessaire pour les faire décrocher.

Le bataillon retiré de Diên-Biên-Phu, rejoint la base de Séno où il reçoit mission le 29 décembre, de situer l'avance des sept bataillons du Vietminh sur Diên-Biên-Phu. Il décrochera, devant deux divisions, après un combat épique où Allaire avec ses mortiers et Trapp avec sa voltige, mettront cinquante Viets au tapis et récupéreront autant d’armes dont deux FM. Le
6 restera à Séno, jusqu’au 20 février 54, mais le Viet ne débouchera pas. L’offensive sur le moyen Mékong est stoppée.

16 mars 54 "Béatrice et Gabrielle deux points d’appui de Diên-Biên-Phu sont tombées" Bigeard et son bataillon sautent dans la cuvette. Ils y resteront jusqu’à la fin des combats.

L’affaire est trop connue, pour qu’ici je la raconte, Bigeard y sera promu Lieutenant Colonel,

Des années plus tard, il me dira, à l’occasion d’une de nos conversation, assis devant la cheminée de sa maison de Toul, un verre de whisky à la main : « Vous savez, Mon adjudant chef, les galons ne coûtaient pas cher, et, bon sang, ils ne pouvaient faire moins, j’avais comme chef de bataillon, un commandement de général de division. » Amer ? …Je ne sais pas.

7 mai 1954, 17h30 la bataille cesse à Diên-Biên-Phu, Allaire à demandé un ordre écrit à Bigeard, qui le lui à remis, Langlais à brûlé son béret rouge et mis un chapeau de brousse, Bigeard en casquette, a roulé autour de sa cheville une carte en nylon du haut Tonkin …

Sur 15000 officiers sous officiers et soldats qui ont constitué la garnison, 2000 morts et autant de disparus auront été dénombrés. Un millier de blessés ont été évacués au début de la bataille, 1100 auront déserté et iront grossir les rangs des 8900 combattants survivants faits prisonniers.

Le 19 août, soit à peine trois mois après la chute de Diên-Biên-Phu, les échanges de prisonniers commencent.

Sur les, exactement, 11 721 prisonniers faits dans la cuvette, 3 290 seulement seront rendus, soit 8 431 morts en captivité.

Et la France n’a dit mot. Mendés France qui a signé la paix à Genève, le 20 juillet, n’a pas eu un mot d’indignation au nom de son gouvernement, personne non plus à la Croix Rouge, si tatillonne d’habitude, surtout à propos des conditions d’incarcération des Viets prisonniers. Les bonnes consciences en métropole, elles aussi, se sont tues…

Bigeard, est du lot des survivants, de retour en France, sur le quai de la gare à Toul, lui , le plus jeune des Colonels de l’armée française - il n’a que 37 ans- devra s’expliquer devant sa mère, La Sophie : « Pourquoi as-tu été fait prisonnier ». Les plus hauts gradés ne lui avaient pas posé la question, par contre sa mère peu impressionnée par sa légion d’honneur et toutes ses décorations, veut qu’il lui rende compte. Il lui faudra de longues explications pour regagner sa confiance.

Après une convalescence dans le Var, Bigeard demande une affectation en Algérie, ou comme on le sait « des évènements » viennent de se faire jour à la toussaint 54.

En réponse, au mois de février 55, il est nommé à l’école d’état major !

Fatigué d’apprendre à faire la guerre sur des bancs d’école, il rencontre Massu qui vient de prendre le commandement de la 10e division parachutiste, et à force d’insistance, obtient de prendre le 3e régiment de parachutistes coloniaux.



Le 24 octobre 55 il rejoint le 3e RPC, la « boutique » ne lui plait guère, les hommes n’ont pas d’allure et ne sont pas motivés. En un mot, et il le dit «Ils ne sont pas beaux »
Il fait un tri, parmi les hommes et surtout les gradés qui « ne peuvent pas suivre », il convoque les commandants de compagnies et après le « savon réglementaire, exige que les hommes soient :« Beaux, souples, félins et manœuvriers… ».

Il fait retailler les tenues fournies par l’intendance et, avec le tissu en excédent fait tailler une casquette semblable à celle que le 6 portait déjà en indochine.
Elle n’avait pas de nom, elle deviendra désormais la fameuse casquette Bigeard. En portant cette casquette - dit-il – nos hommes n’auront pas le choix. Ils seront obligés de redresser la tête, sinon, ils seront ridicules….On se bat mieux lorsque l’on à quelque chose à prouver.

Il fait aussi créer pour le régiment un insigne avec la devise « Etre et Durer ».

L’entraînement se fera quant à lui, au contact des rebelles dans le massif de l’Edough à l’ouest de Bône.Le 3e RCP restera en zone opérationnelle du 27
octobre au 5 décembre et son travail lui vaudra une citation élogieuse du général Beaufre. Pourtant Bigeard dit : « Je ne suis pas satisfait de ma boutique. Nous n’en sommes qu’au début. Il y a encore beaucoup à faire pour être parmi les meilleurs ».
Le bilan pourtant est éloquent : pertes amies, 1 mort, 1 blessé, pertes ennemies 11morts, 3 blessés, 60 prisonniers, 64 armes saisies.

Le 7 décembre est projeté l’opération « éventail ».
Une belle opération comme on les aime dans l’armée française : 5000 hommes, des camions, des chars, de l’aviation…Tout ça pour coxer un chef
rebelle, Si Messaoud !
À la fin du briefing Bigeard propose d’infiltrer le 3, avant le déclenchement de l’opération, par une progression de nuit de 20 Km, stupeur, le cas n’est pas prévu par l’école de guerre…
Toujours est-il que, le 8 à 4h du matin, le 3 est en place au cœur de la zone rebelle, après une marche à la boussole, et la traversée, en canots pneumatiques, de l’Oued Kébir.
Au loin dans un bruit infernal démarre l’opération.
Le 3 accroche l’arrière garde de Si Messaoud, lui fait 4 tués pour 1 blessé léger. Mais le chef a déguerpi depuis longtemps.

Ce sera le seul bilan - ridicule – de cette opération, l’armada retournera dans ses quartiers, laissant les rebelles réinvestir le terrain.

Jusqu’en février 56, l’entraînement s’intensifiera, dans la région d’El Milia, ce sera la chasse au confort autant qu’aux rebelles, le pitonnage et la boîte de ration tous les jours…
En moins de trois mois la zone d’El Milia est pacifiée, bilan : 500 rebelles arrêtés 24 tués pour des pertes très faibles 2tués et 6 blessés.

La preuve est faite : La sueur épargne le sang.

Pas de relâchement pourtant, plus d’ennemis ? Le temps est mis à profit pour insister sur la formation. Tous les paras, y compris les officiers doivent être des athlètes qui suivent tous le même entraînement. Sport tous les matins, saut en parachute, marche forcée de jour comme de nuit, roulés et sauts divers avec le PM chargé et armé, traversée de ronces métalliques avec tout le barda, et repartir tout naturellement vers des briefings d’étude de cas concrets….Les officiers redeviennent de simples soldats, sans distinction de grade, des hommes parmi les hommes. Tous à égalité dans l’entraînement intensif. Tous propres, nets et bien rasés, pour rester beaux jusque dans la mort.

Fin février, Bigeard estimera enfin le régiment « fin prêt »

On signale, à l’ouest de Bougie des bandes de rebelles, pour la première fois Bigeard dispose de 4 hélicoptères H55 destinés au ravitaillement et au transport de blessés.
Sans renseignements sur l’ennemi, Bigeard envoie ses compagnie râtisser le terrain, il s’agit de foncer de piton en piton sans s’attarder.
A la fin de la matinée la 1e compagnie a, sur la cote 577, accroché et fixé une katiba… il faut des renforts.
Bigeard appelle les pilotes des hélicos : « Changement de mission : vous allez acheminer la 3e compagnie sur les lieux mêmes de l’accrochage… » Stupeur ! C’est la première fois que l’on utilise ainsi les hélicos. Bigeard insiste : « Il n’y à pas deux armées, celle qui crapahute et celle qui attend. Vous êtes avec nous, dans le même bain. Et vous avez une occasion unique de participer à la même guerre que nous… ».

Une petite heure après la 3 est au contact, la katiba sera anéantie. Bilan : 47 rebelles au tapis, 96 prisonniers, 112 armes récupérées, pertes amies néant.
Mais surtout, pour la première fois dans l’histoire militaire, on a utilisé l’hélicoptère comme une aviation d’assaut. Dans quelques mois dans toute l’Algérie, des années plus tard au Vietnam,l’hélicoptère deviendra l’auxiliaire de toutes les troupes de choc.

Là aussi, Bigeard aura tracé la voie.

Au mois de mars, le 13, sale affaire du coté de Souk Ahras. Des éléments de la 3e compagnie du 3e régiment de tirailleurs algériens, ont déserté, emmenant des armes après avoir massacré leurs camarades.
Les mutins, commandés par le sergent chef Bensalem Abderrahmane, ont de
nombreuses heures d’avance. De fait, à 4 heures du matin, ils ont fait la jonction avec la katiba de Si Lounés qui les attendait pour les convoyer vers la Tunisie.
Le plus dur est fait, pensent-ils, et de toute façons, ils sont maintenant deux cents, et bien armés…

Sous les ordres de Lenoir, commandant en second, le 3 a fait route vers Villars. La 203 de Bigeard est déjà là, les cartes étalées sur le capot, les ordres sont prêts : « Fouiller les deux itinéraires praticables à partir de la ferme Degoul. Deux compagnies pour trouver des traces dans la zone sud de la ferme; la 1e de Datin, la 2 de Corre, ne pas faire de détails, foncer. Les fells ont 11heures d’avance.
Il faut leur couper la retraite avant la Tunisie.
Florès, avec la 4, déposez de petits éléments autour de la ferme Degoul, même mission. La 3 reste en réserve héliportée. »

L’opération démarre, il est 14h00. À 14h05 exactement le navigateur du Siko annonce à Florès qu’ils sont arrivés à la cote 856, et se met en stationnaire à deux mètres du sol. Les paras débarquent, ils sont aussitôt pris à partie et ont un tué, une balle en plein cœur.
« Ces cons d’aviateurs se sont gourés de piton » ; en fait la 4 a été larguée sur la cote 952, sur la mechta Besbessa, pile là où les fellaghas de si Lounés se sont tapis.

Dans son Bell de commandement, Bigeard a tout compris, il appelle Lenoir :« Bruno2 de Bruno : fais embarquer le reste de la 4 et envoie les sur 952. J’y serai moi-même et je ferai baliser la DZ »

A la suite de la 4, la 3e compagnie sera héliportée en renfort. Le combat sera rude, et le bilan parlant : 126 rebelles jonchent le sol, 15 tirailleurs, pris en otages, sont libérés, plus d’une centaine d’armes sont ramassées. 1 mortier de 81, 2 mortiers de 60, 4 fusils mitrailleurs et 38 pistolets mitrailleurs sont récupérés.

Bigeard dispose maintenant de deux formidables outils : Le 3e RPC, qui est une mécanique bien huilée et qui fonctionne à plein régime, et sa formidable Baraka.

Paris match titrera « Bigeard frappe comme la foudre »

Juin 56, le régiment est mis à la disposition de la zone des Nementchas, un
paysage lunaire, des précipices vertigineux, des grottes, des pics et des labyrinthes déchirant les montagnes. L’endroit est réputé impénétrable c’est le domaine de Laghour Abbés et de sa centaine de Chaouïas.
Ce sont des adversaires redoutables, nés dans la montagne, ils savent se confondre avec elle, utiliser les grottes et les éboulis. Ils ont une longue tradition de guérilla et jamais personne n’en est venu à bout.

L’accrochage aura lieu dans la nuit et ce sont les Chaouïas qui attaquent !!!
Cherchant à rompre le bouclage qui se met en place. 3 paras sont blessés les hors la loi perdent 6 tués et 10 blessés.
Bigeard ordonne une contre attaque immédiate.
Le 8 juin au petit matin, les paras ont pris l’avantage, mais les combats s’éterniseront encore durant deux jours. Il faut déloger les fells « à la fourchette » de leurs caches et des trous dans lesquels ils se planquent.

Le bilan sera lourd : 2 morts et 16 blessés parmi nous, 56 tués une centaine de blessés et 6 prisonniers chez eux.

Le 16 juin, nouvel accrochage. Bigeard sera de nouveau blessé, d’une balle
en pleine poitrine, en donnant l’assaut à un marabout fortement tenu.

Retour en Lorraine pour une convalescence, le 14 juillet à Paris, il est nommé grand officier de la légion d'honneur par le président Coty.

Arrivé à ce moment du récit, je me rends compte que je deviens long, je vais donc essayer d’être plus bref. Mais comment résumer en quelques phrases, ces heures de crapahut, sous un soleil de plomb ou au contraire dans une neige et une bise glaciale. Ces moments de souffrance, où l’on ne marche que parce qu’il faut marcher, ces moments de combats, brefs, furieux et intenses, faits de bruit et de poussière…

Août 56, de retour à Bône avec son régiment dans les Nementchas, nouvelles missions, nouveaux accrochages avec les rebelles, nouvelles victoires.

Le 5 septembre en faisant son footing quotidien sur les quais du port de Bône, il est victime d’un attentat.
Trois terroristes lui tirent dessus, par derrière, le bras droit éclaté, une douleur au foie, et à la tête, il se relève, pas armé, fait face à ses adversaires et fonce sur eux, qui préfèrent détaler. La baraka Bigeard continue. Mais il ne fera pas la campagne de Suez.

De janvier à mars 57 ce sera, la grève brisée, la guerre aux tristes assassins poseurs de bombes, dans Alger. La sécurité de la ville restaurée, il repart dans les massifs du sud de Blida. Avril verra les opérations "Atlas et Agounnenda".

Au mois de juillet, retour à Alger où les attentats ont repris, tout le travail est à refaire. Au mois d’août 90% des terroristes auront étés arrêtés.
Septembre, retour aux opérations héliportées.
Novembre sera la découverte du désert à Timimoun, 1750 hommes, 11 avions, 6 hélicos, et la destruction des rebelles qui tentaient une attaque
contre les compagnies pétrolières.
Ce sera aussi la mort de Sentenac le 21

Février 58 c’est avec le grade de colonel et avec tristesse qu’il quitte son «
Barnum Circus » en le laissant aux mains de Trinquier.
« Je vous quitte…La vie est ainsi faite…On a toujours très mal lorsque l’on
perd un être cher. Inutile d’épiloguer : vous savez la place que vous occupez dans mon âme et dans mon cœur. Vous étiez ma vie, ma joie, mes espoirs…76 de vos camarades ont été tues, 22 ont été blessés, que leur sacrifice ne soit pas vain Où que nous soyons, restons dignes d’eux.

Sans perdre une arme, le régiment a obtenu les résultats les plus brillants,
1600 rebelles tués, 1600 prisonniers, 1920 armes saisies dont 950 de guerre. Il a effectué le cycle complet de ce que l’on peut demander à une unité en AFN.

Je n’entendrai plus vos chants au lever du jour. Je ne vous verrai plus défiler conscient de votre force tranquille… Je m’arrête, vous allez me faire pleurer … » Fut son discours d’adieu.

Le 1er avril départ pour Toul, le 20 retour en Algérie où, à la demande de
Chaban Delmas il crée le Centre d'Entraînement à la Guerre Subversive à
Jeanne d’Arc, près de Philippeville.

Vint le 13 mai 58… Et le fameux « Je vous ai compris »…

En juin, une interview donnée à Lartéguy le fait sanctionner, pour avoir critiqué l’armée, Bigeard est « viré » d’Algérie.

En décembre 58 il rejoint Saida dans le sud oranais. Sous ses ordres le 8e
régiment d’infanterie motorisé, le 14e bataillon de tirailleurs algériens, le 23e
spahis. Rien à voir avec son 3. Bigeard fait venir quelques « pointures » de son ancien régiment pour « remuer tout ça »
Le lieutenant Grillot constituera un commando de fells ralliés sous le nom de « Commando Georges ».

Le 27 août 59, il reçoit De Gaulle à Berthelot, lorsqu’il quitte le secteur en fin d’année, les rebelles ont perdu 540 tués et 430 prisonniers.

Il prend le commandement de trois secteurs Ain-Sefra-Méchéria-Géryville 15000 hommes sont sous ses ordres et le général Gambiez le propose pour le grade de général de brigade…

Lors des barricades en 60, il fait peur et est muté à Oran pour prendre un Nord direction Paris, bien qu’il ne fasse partie d’aucun complot, même s'il comprend les mutins.

Après cinq mois de permission forcée à Toul, il prend le commandement du 6e régiment interarmes outre-mer (RIAOM) en Centrafrique de juillet 1960 à janvier 1963 où le président Dako le fait commandeur du mérite Centrafricain.

De juin 63 à juin 64 il est auditeur libre à l’école supérieure de guerre…Il faut bien qu’il apprenne un jour à la faire…

En Août 64, il prend le commandement de la 25e puis de la 20e brigade
aéroportée.
Sa nomination au grade de général de brigade intervient en 66

En février 68 il devient commandant supérieur des forces terrestres de Dakar, où il relève Langlais
Octobre 70, il est mis à la disposition du chef d’état major de l’armée de terre à Paris,
D’août 71 à février 73 il prend le commandement supérieur des forces françaises du sud de l’océan indien, le 1er décembre on lui accroche sa
troisième étoile.

Le 11 février accident de parachute, fautif le général Bigeard. Lors d’un saut en mer, s’est dégrafé et accroché à la fessière à cinquante mètres – interdit, lui avait dit son moniteur, lors de son brevet- et ce fut la chute. Résultat : 3 côtes cassées, un poumon touché, une cécité temporaire partielle, et surtout le commandant en chef au tas, pour au moins un mois.

C’est pas sérieux, mon général, si je puis me permettre…

Il occupe ensuite la fonction de deuxième adjoint du général d'armée Usureau, gouverneur militaire de Paris au camp des Loges à Saint-Germain.
Et est nommé général de corps d’armée, Commandant de la 4° région militaire à Bordeaux le 1er mars 74.Jusqu’en février 75 il aura donc sous ses ordres, 40 000 hommes dont 10 000 paras. Il visitera de nombreux régiments, particulièrement à la 11e division parachutiste qui lui teint à cœur.
En septembre 1975 il est fait grand-croix de la légion d'honneur.

Mars 1975 à août 1976 il sera nommé secrétaire d'état à la défense par le président M. Giscard d'Estaing

Le 4 août 1976, il donne sa démission de général de corps d'armée. À l'âge de 60 ans

Député de Meurthe-et-Moselle de 1978 à 1988,

Président de la commission de la défense nationale de 1978 à 1981

Il vit désormais en retraité dans sa maison de Toul, tout en restant attentif aux événements de notre époque et à la vie des armées.



Le Général Bigeard est l'officier le plus décoré de l'Armée Française :


Grand -croix de la légion d'Honneur
Vingt cinq citations dont 17 palmes sur les croix de guerres 39/45, des TOE et de la valeur militaire.
Médaille de la Résistance
Médaille des blessés (cinq blessures de guerre)
La Distinguished Service Order Anglaise
Grand Officier du Mérite Sénégalais
Grand Officier du Mérite Togolais
Grand Officier du Mérite Comorien
Grand Officier du Mérite Saoudite
Commandeur Américan Légion
Officier du Million d’éléphants du Laos


Pour les principales

J'espère ne pas avoir été trop long, mais il aurait encore tant à dire sur ...Marcel

 

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27 juin 2010 7 27 /06 /juin /2010 08:02

Source du texte :Section UNP Béarn.

 

 

 

CHERS AMIS ET CAMARADES PARACHUTISTES

-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-

 

 

Je vous rends compte de ce que Marcel BOSSE, ancien du 3ème BCCP d’Indochine, du 3ème RPC et du 3ème RPIMa d’Algérie et moi-même, ancien du 3ème RPC et du 3ème RPIMa avons eu l’honneur et le privilège, en qualité de volontaires et avec l’accord du Président, de représenter la section UNP Béarn et de vous représenter tous lors de l’hommage national rendu au Général BIGEARD le 22 juin aux Invalides.

 

Le cercueil de BRUNO, posé sur un brancard à même le sol de la cathédrale Saint-Louis des Invalides et entouré de sa garde d’honneur du 3 a été exposé du lundi 21 juin à 21 heures au mardi 22 juin à 10 heures du matin, heure de l’absoute.

 

Le 22 juin à 9h15 du matin Marcel BOSSE et moi nous sommes rendus à la Cathédrale pour rendre un hommage solennel au Général BIGEARD au nom de la section UNP Béarn et en votre nom à tous.

 

J’ai, devant la dépouille de ce valeureux centurion et en pensant à vous tous, fait un geste particulier, non prévu mais instinctif.

 

Je suis donc resté devant le cercueil pendant un quart d’heure au garde à vous en rendant le salut.

Je me suis ensuite approché du cercueil, j’ai mis un genou à terre devant ce Seigneur de guerre, puis j’ai longuement posé ma main gantée de blanc sur le cercueil en pensant très fort à BRUNO et en lui disant combien nous l’admirions tous et combien il laissait d’orphelins derrière lui après une longue vie magnifiquement remplie.

 

Ensuite je me suis relevé, j’ai reculé de deux pas et j’ai de nouveau salué au garde à vous pendant plus de 5 minutes avant de me prosterner devant le Général BIGEARD et de faire le signe de la croix.

 

J’ai l’intime conviction que BRUNO, homme de panache et de communication exceptionnel qui, avant tous ses pairs,  avait compris qu’il fallait non seulement savoir faire mais également faire savoir, a apprécié cet hommage appuyé de la section UNP Béarn.

 

Je dois dire que j’ai été le seul à oser prendre une telle initiative à la surprise des fidèles déjà présents dans la cathédrale et j’ai lu dans leurs yeux une intense émotion teintée d’admiration alors que je quittais la nef au pas lent.

 

Après l’absoute, les honneurs militaires ont été rendus au Général BIGEARD sous la présidence du  premier ministre François FILLON. Sans vouloir égrener la liste des autorités civiles et militaires présentes, je ne citerai que quelques noms comme Valéry GISCARD d’ESTAING, ancien Président de la République, Hubert FALCO, secrétaire d’Etat à la défense et aux anciens combattants, Gérard LARCHER Président du Sénat, Bernard ACCOYER Président de l’Assemblée Nationale, Nadine MORANO secrétaire d’Etat, Geneviève de GALARD etc.

 

Quant aux Généraux en tenue ils étaient tellement nombreux que ce fut une véritable voie lactée qui sortit de la cathédrale. Citons néanmoins les Généraux  DARY, GEORGELIN, CANN, LE BOUDEC, IRASTORZA, PALOMEROS, CAMBOURNAC, GOBILLARD etc.

 

                                                                                                                               

Alors qu’attendaient le chef de corps, le drapeau et une compagnie du  3eme Rpima ,  c’est sous un soleil ardent que le cercueil de BRUNO porté par « ses p’tits gars du 3 » sortit de la cathédrale pour passer très lentement devant la multitude des drapeaux et devant les centaines de parachutistes de tous grades, de tous âges et de toutes origines, venus de toutes les régions de France.  Le rouge des bérets se mariait au vert, au bleu, au bleu onusien et au noir des bérets des commandos  « Cobra  »  et j’ai pu voir de grands anciens, très âgés et cassés par les blessures, réussir un garde à vous et un salut presque parfaits, discrètement soutenus par leurs frères d’armes.

 

Ce fut une véritable communion des paras avec leur glorieux Ancien.

 

Le  brancard soutenant le cercueil fut porté très lentement au centre de la cour et posé à même le sol alors que le chant  « Si tu crois en ton destin » envahissait  toute la cour des Invalides.

 

D’abord timide et voilée par l’émotion la voix des anciens paras se mêla avec force à celle de la  compagnie du 3 située à l’opposé de la cour, ce qui eut pour conséquences un peu de cacophonie dans les accords.

 

Mais que c’était grand et beau d’entendre toutes ces poitrine bardées de décorations  accompagner notre grand Ancien par le chant du 3.

 

Le premier Ministre prononça un éloge remarquable et  dit notamment que le Général BIGEARD avait une grande gueule mais qu’il avait  une bonne gueule et une belle gueule. Je ne pense pas avoir rêvé !

!

 Je dis, pour ma part, que  BRUNO  avait une magnifique  gueule de guerrier,  tout simplement.

           

Après la sonnerie aux Morts et la Marseillaise chantée par tous les présents  (honte aux fouteux nuls et muets)  BRUNO nous quitta définitivement accompagné par « La prière du para » également chantée par tous.

 

Que d’émotion, mais que BRUNO soit rassuré car il nous a montré la voie, nous l’avons suivie et les jeunes paras que j’ai trouvé beaux et dignes comme nous l’avons été nous-mêmes dans un passé plus ou moins lointain vont également la suivre car cette voie est une piste sans fin.

 

A l’issue de cette cérémonie superbe, sobre et particulièrement émouvante, nous avons pris le verre de l’amitié lors du cocktail offert par GABY, l’épouse de BRUNO.

 

Là encore ce fut un moment de grande émotion car bon nombre d’anciens se retrouvèrent après parfois des dizaines d’années de séparation. Tout naturellement et le vin aidant peut-être un peu, les chants paras résonnèrent de nouveau sous les ombrages  magnifiques du parc des Invalides.

BRUNO a du se dire « sacrés p’tits gars. »

 

Marcel BOSSE et votre humble serviteur ont été très honorés et fiers de vous représenter  et en votre nom à tous nous avons salué BRUNO et dit adieu au Général BIGEARD dont les cendres iront s’épandre sur les  terres de DIEN BIEN PHU où tant d’Anciens ont laissé leur vie à ses côtés.

 

QUE SAINT-MICHEL VEILLE SUR CETTE PRESTIGIEUSE COHORTE,  SUR LE GÉNÉRAL BIGEARD  ET  NOUS AIDE A TOUJOURS  ÊTRE  DIGNES  DE LUI ET DE NOS ANCIENS.

 

 

                                                                Stanislas LACINNIK

 

 

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24 juin 2010 4 24 /06 /juin /2010 16:56

Transmis par UNP Sarrebourg.

 

 

Témoignage d'un lieutenant du Colonel Bigeard




Chers Amis,
1. Lors de la première hospitalisation du général Bigeard, mon ami François d'Orcival, de Valeurs Actuelles, m'avait demandé d'apporter témoignage d'un lieutenant de Bigeard. Ce que j'avais immédiatement préparé ... au cas où .
2. Hier, Frédéric Pons, son collaborateur, m'a relancé en me demandant de bien vouloir "réduire la voilure" à mille caractères. Je lui ai répondu que je ne savais pas faire et lui ai balancé tout le paquet en ajoutant :"Demerden Sie sich" !
3. Comme mon texte sera largement amputé lors de sa parution dans V.A. jeudi prochain, je n'ai aucun scrupule à vous en donner primeur dans son intégralité.
Bien à vous tous.
François Cann.

 

 




Les lieutenants de « Bruno »


« Bruno » était l’indicatif radio du commandant puis du colonel Bigeard en Indochine et en Algérie.  Entre nous, nous l’avons toujours appelé « Bruno », par affection.  J’eus la chance de le servir en Algérie, comme lieutenant, chef de section, au 3ième régiment de parachutiste coloniaux.



A une époque où, dans l’Institution militaire, la communication en était à ses balbutiements, il appliquait la maxime « Bien faire et le faire savoir » avec une habileté magistrale.

Il communiquait vers le haut : aux hommes politiques qui venaient le voir, il expliquait la finalité de notre action.

Il recevait les gens de la presse : aux écrivains (Lartéguy, Kessel …), aux photographes (Flament), aux cinéastes (Schoendorfer), il exposait les modalités et les difficultés de nos opérations.

Et il communiquait vers le bas : à l’issue de chaque opération les cadres recevaient une feuille simple sur laquelle il avait jeté, en style télégraphique, ses satisfactions et ses déceptions mais aussi ce qu’il attendait de nous lors des opérations à venir avec toujours, en finale, le recours à la fierté et un zeste d’humour (« demain matin, nous avons tous vingt ans » !).  Il exerçait cet art subtil de nous rendre complices de ses projets.

Il adorait s’adresser directement à ses paras.  A l’issue d’une cérémonie, il leur demandait de quitter les rangs et de se resserrer autour de lui.  En quelques mots simples,  il se livrait au bilan des actions récentes  puis il précisait ce qu’il attendait d’eux, avec toujours ce clin d’œil  d’encouragement flatteur.  Nos paras étaient fascinés.  Spontanément, sans qu’aucun ordre ne leur fut donné, ils se mettaient à crier, à l’unisson :  « Vive Bigeard ! ».  Une scène insolite qui nous renvoyait à celles de l’Empire.   Il rayonnait.  Nous partagions son bonheur et nous étions fiers de notre jeune colonel de 40 ans, déjà Grand Officier de la Légion d’honneur.  Nous voulions lui ressembler.



Mais avant de « faire savoir » ,  le premier ordre de l’axiome, « Bien faire », nous valait une course permanente à l’excellence aussi bien pour la tenue, la cohésion (les défilés en chantant),  l’instruction du tir adaptée à la contre-guérilla et … par-dessus tout … la condition physique.  Ah ! cette condition physique !.

Marcel Bigeard devait ses succès et sa survie dans la Résistance et en Indochine à l’endurance qu’il avait imposée à ses unités.  Son prestigieux bataillon d’Indochine, le 6ième B.P.C. que les divisions vietminh voulaient absolument capturer, dut plusieurs fois son salut à une esquive ultra rapide qui valut au bataillon le surnom de « Bataillon Zatopek ».

Fort de cette expérience, il exigea du 3ième régiment de parachutistes coloniaux en Algérie des performances hors normes.  Lorsque la journée avait été infructueuse,  nous attendions la fin de l’après-midi pour l’énoncé à la radio des prévisions pour le lendemain (un peu comme le marin pécheur,  en mer, attend le soir les prévisions météo du lendemain).

Après avoir regretté que la zone fut stérile,  il annonçait qu’il allait « balancer » (son terme favori) le régiment vers des lieux prometteurs.  C’est alors qu’avec appréhension nous attendions la répartition du rôle des unités sur la future zone. Les plus malchanceux réalisaient alors, avec consternation, que, pour être en place au lever du jour, ils étaient déjà en retard. 

Pendant la Bataille d’Alger les compagnies se livraient à tour de rôle à une marche commando (mi-course, mi-marche) :  départ d’Alger à trois  heures du matin, direction Sidi Ferruch (25 kilomètres) avec arme et musette légère.



En tactique sur le terrain, il nous sidérait.

Il passait des heures à étudier la carte.  En la visualisant, il déterminait, sans jamais se tromper, les possibilités d’esquive de l’adversaire et, par corrélation, il dessinait sa propre manœuvre.  Dès qu’il avait localisé l’ennemi, il ne le manquait jamais.  Un fauve.

Lors d’une grosse opération faisant appel à de nombreux appuis, j’eus l’opportunité, n’étant pas trop loin de lui,  de l’observer à la manœuvre des unités d’appui …Il avait autour de lui quatre opérateurs radio qui lui tendaient le « bigo » à tour de rôle pour les liaisons avec ses compagnies, avec l’artillerie, avec l’avion d’observation et les chasseurs et avec les hélicoptères.  Il prenait  manifestement du plaisir à commander les différents acteurs, lesquels appréciaient d’être manœuvrés par lui.  « Au moins », disaient-ils « avec lui , on a la satisfaction d’être bien utilisés et la fierté d’être efficaces ».

Avec son ami Félix Brunet, colonel de l’armée de l’air, il réalisa les premières véritables opérations héliportées, celles où les hélicoptères cessent de faire du simple transport (afin d’épargner les mises en place à pied) pour devenir les instruments de la manœuvre.



En Algérie, l’Opération « Agounnenda » restera à jamais le symbole de son inspiration … de son instinct guerrier.

A la fin du mois de mai 1957, un détachement de dragons qui rentre de patrouille en fin d’après-midi tombe dans une embuscade sur les hauts plateaux algériens.  Il y disparaît corps et biens.  Nous ayant devancés sur les lieux de l’embuscade par hélicoptère, Bruno s’y livre à cette analyse invraisemblable qu’aucune Ecole de Guerre n’enseignera jamais.  Il ne dispose que de deux indices : l’identification du commando zonal « Ali Khodja » (200 hommes et 3 mitrailleuses MG 42) et les traces de sa fuite qui indiquent un repli vers le nord (en direction de la mer).   Après avoir étudié la carte, il expose sa conception de manœuvre : « l’adversaire a emprunté cet oued en direction du Nord.  Il basculera dans cet autre oued parallèle qu’il remontera pour revenir vers le Sud, sur les « lieux du crime ». L’entourage, incrédule, s’incline.

Bruno tisse alors avec ses six compagnies un maillage de six kilomètres sur quatre.  Chaque compagnie dresse une douzaine d’embuscades.   Aucun itinéraire n’échappe à la surveillance.  Il conserve une compagnie en réserve héliportée pour fermer la nasse.  Lorsque le jour se lève tout le monde est en place, sur une seule fréquence radio mais en silence absolu pendant l’attente.   Mission : laisser l’ennemi entrer dans la nasse et ouvrir le feu au dernier moment. Vers cinq heures, un chef de section annonce l’arrivée du « gibier » ;  il égrène le nombre de fells qu’il aperçoit.  Le feu s’ouvre lorsqu’il annonce 70.  Bruno héliporte sa compagnie de réserve.  Le commando zonal est pris dans la nasse.  Il est détruit après vingt quatre heures, non sans mal.  Nous aurons une douzaine de tués et un vingtaine de blessés.  L‘ennemi était revenu sur les « lieux du crime » !  Incroyable !

Le colonel Bigeard exigeait de ses unités leur plein effectif afin que toutes les armes fussent servies :  il détestait les permissionnaires et les stagiaires, il abhorrait les malades. Son souci prioritaire, quelles que fussent les circonstances, était d’épargner la vie de ses hommes et leur intégrité physique.

A Chypre où nous étions rassemblés en automne 1956 pour l’opération Suez , j’avais eu l’honneur de porter le brassard de capitaine de l’équipe de football du corps expéditionnaire.  Nous fûmes battus dans le grand stade de Nicosie par l’équipe nationale de Chypre par le score honorable de 2 à 1.  C’était une performance que nous devions à une condition physique exceptionnelle.  De retour au camp X où nous logions sous la tente, un officier me dit : « le colonel veut te voir ».  Je rectifiai ma tenue et m’apprêtai à être félicité.  L’accueil fut glacial : « Dîtes donc, Père Cann (terme familier), vous croyez que je vous ai fait venir ici pour taper dans le ballon ?  Non mais ça ne va pas la tête ? Qui s’occupe de vos hommes pendant ce temps-là ?  Arrêtez-moi ces gamineries. ! ».  Je n’ai plus jamais tapé dans un ballon.

Six mois plus tard, je figure parmi les blessés de l’Opération Agounnenda.  Nous venions d’être traînés jusqu’à une clairière où nous attendions que le feu se calme pour que les hélicoptères puissent nous évacuer.  Nous sommes là une douzaine, allongés sous les ombrages, non loin des corps de nos camarades tombés, lorsque surgit « Bruno », la casquette en bataille, sa grande carte sous le bras.  Surpris par ce spectacle de corps allongés, il ralentit le pas et adresse  à chacun un clin d’œil ou un sourire.  Soudain il me reconnaît : « Ah ! vous êtes là aussi père Cann ? »  Je lui réponds par un geste d’impuissance.  « Eh bien vous avez perdu mon vieux ! Salut !  Bon courage ! A bientôt ».

En vrai pro, il réagissait comme un entraîneur de rugby qui a la hantise de voir ses joueurs partir pour l’infirmerie.



Aujourd’hui les lieutenants de « Bruno » sont orphelins et la France pleure le plus illustre de ses soldats : cinq fois blessé, vingt-quatre fois cité dont  douze fois à l’Ordre de l’Armée, Grand’Croix de la Légion d’honneur depuis 1974.

Sa compétence lui valut en 1976 d’être nommé Secrétaire d’Etat à la Défense d’où il démissionnera avant d’exercer de 1978 à 1981 la Présidence de la Commission de la Défense nationale de l’Assemblée nationale.

En d’autres temps, il eut été un Maréchal d’Empire …. immanquablement.

 François Cann
« Un lieutenant de Bruno »


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22 juin 2010 2 22 /06 /juin /2010 07:57

Bevet_Parachutiste_Militaire-c43cf.jpgCe lundi ont eu lieu,à la cathédrale  Saint-Etienne de  Toul,les obsèques du général Bigeard,Bruno,en présence de Valéry Giscard d'Estaing,on sait que les deux hommes s'appréciaient beaucoup,du ministre de le Défense Hervé Morin,de Madame Nadine Morano secrétaire d'Etat chargée de la Famille et de la Solidarité et autres personnalités.

Dès l'annonce du décès,le 18,M Morin et Mme Morano sont venus se recueillir sur la dépouille du général et ont rencontré Mme Bigeard.

 

Pour l'UNP étaient présents le Général Piquemal et Jean-Claude Houlné.

 

Le dimanche,parti du domicile du général Bigeard, le cortège funéraire a traversé Toul,  emprunté l'avenue qui porte son nom pour arriver à la cathédrale à midi et être  accueilli par  le premier magistrat de la ville,Nicole Feidt, par un piquet d’honneur du 516e Régiment du train de Toul et une délégation de porte-drapeaux du Toulois. A sa tête, Gaby, son épouse, Marie-France, sa fille, mais aussi Nadine Morano, secrétaire d’Etat chargée de la Famille et de la solidarité, Hubert Espiasse, le sous-préfet de Toul, et le colonel Arnaud Weixler qui commande le 516e.
L’allée centrale de la somptueuse cathédrale gothique de Toul n’a pas désempli. Toute l’après-midi de ce dimanche, plusieurs milliers sont en effet venues se recueillir devant la dépouille de Marcel Bigeard, le soldat le plus décoré de France, décédé ce vendredi 18 juin, à 94 ans. Le cercueil était recouvert d’un drapeau tricolore. Dessus, son képi de général et, posée sur un coussin bleu, la Légion d’honneur.(source l'Est Républicain.fr).

 
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Thionville et sa section.
Dans le secteur de Thionville,l'association"Moselle River 1944"a accueilli entre le 15 et le 21 juin plusieurs dizaines de vétérans américains et leurs familles afin de leur rendre un dernier hommage lors des commémorations de la fin des conflits de la seconde guerre mondiale.
A l'aérodrome de Yutz,commune accolée à Thionville,un camp militaire de reconstitution "colonel Albert Cardamon",a été installé et des défilés historiques ont eu lieu dans les villes et villages de la région de Thionville.
Des représentants de la section ont été présents lors de la cérémonie de Terville samedi après midi,ainsi que le dimanche après midi à Yutz.
C'est juste avant ces préparatifs que nous a quitté le général Bigeard,notre président Gilbert Triestini n'ayant pu obtenir de car pour le déplacement,nous nous sommes dirigés le lundi matin sur la place de la Liberté de Thionville où nous attendait le président,toujours sur la brèche.Nous étions dix sept,plusieurs adhérents n'ayant pu obtenir congè.D'autres membres,compte tenu de la situation géographique de leur lieux de résidence se sont dirigés directement sur Toul où nous les avons retrouvés devant la cathédrale,en début d'après midi.
Les dix sept,sur indication de Daniel Lefort président de la section de Nancy se sont rendu au super marché Cora,situé avenue du général Bigeard à Toul ou nous attendaient déjà quelques bérets rouges.
Un bon café dans la galerie marchande,puis un repas léger dans la cafétéria qui s'est rempli d'anciens paras venus de diverses sections de la région et d'un bon nombre d'épouses.


Toul 001

Toul 003 Le général Piquemal et Jean Claude Houlne nous ont rejoint à la fin du repas et nous avons pris à pied la direction du centre ville pour ne pas encombrer les parkings et laisser les places éventuelles à ceux qui avaient des difficultés pour marcher.
Peu de monde a notre arrivée à 13 heures devant la cathérdale,mais pas pour longtemps.A 14 heures,les nombreux porte-drapeau en tête,tous les anciens ont commencé à entrer dans l'édifice,vite rempli.


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porte-drapeaux de Thionville.


Au fond,le cercueil du Général recouvert du drapeau était placé devant l'autel,gardé par des paras du 3ème RPIMa.Derrière l'autel plusieurs rangs de porte-drapeaux,ainsi que à gauche et à droite.Vraiment beaucoup de porte-drapeaux.


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A l'arrière des porte-drapeaux des sièges avaient été installés pour les représentants des associations,la cathédrale était pleine,au centre comme sur les côtés où les gens sont restés debout.De là où nous étions nous ne voyons pas grand chose,et nous entendions mal aussi comme souvent dans ces grands édifices,mais le principal était que nous étions là.


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La cérémonie religieuse,commencée à quinze heures, s'est terminée par des chants en commun,la Prière du Para et la Marseillaise,et plus d'une larme a coulé sur les joues d'anciens,dont certains en avaient vu bien d'autres.

 


A l'arrière des porte-drapeaux prés de nous,un chemin avec une haie de paras du 3ème RPIMa permettait aux personnes de rejoindre,par le côté ,l'extérieur de la cathédrale et nous avons vu en premier Valéry Giscard d'Estaing,suivi de Nadine Morano  de Hervé Morin et autres personnalités.

 

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Pour que chacun puisse bénir le cercueil,des militaires étaient là pour aider ceux qui avaient des difficultées à monter les marches,pour porter les chaises roulantes.

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Toujours beaucoup de monde à l'intérieur de l'édifice,à l'extérieur,aussi.Une haie d'Honneur et le véhicule prévu pour emmener la dépouille du Général vers sa seconde destination,les Invalides à Paris

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Le général Georges Grillot,Grand-Croix de la Légion d'Honneur,fondateur du Commando-Georges.

 

La cathédrale vue de loin.

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En couverture de l'Est Républicain du samedi 19 juin,que l'on trouvait encore au point journal de Cora ce lundi.Pas longtemps,la pile a vite été vendue.

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"Une précision,les photos ont été prises avant où après la cérémonie religieuse,jamais pendant."

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